Nouvelles lectures du Coran

J. M. F. VAN REETH
La différence sexuelle - n°187 Septembre - Décembre 2006 - Page n° 173

Les études récentes établissent que le Coran a d'abord circulé en fragments dépendant de sources syriaques. Il constituait à l'origine un graduel, ensemble d'hymnes destinées à accompagner des lectures bibliques.  Son statut de texte préexistant éternellement en Dieu va donc être complètement mis en crise. C'est un problème pour les musulmans, mais aussi pour les chrétiens qui dialoguent avec eux.

Ces dernières années, les recherches concernant l’histoire textuelle et rédactionnelle du Coran sont en pleine révolution. Bien que les résultats ne soient connus que par un cercle restreint de spécialistes, il est inévitable que, dans un avenir assez proche, le public cultivé tant musulman que chrétien ou autre en soit averti. Les réactions risquent d’être vives et pourraient peser gravement sur les relations interreligieuses. Il s’impose donc que théologiens et ecclésiastiques soient informés ou au moins conscients du problème.

Tandis que la Bible, selon la théologie chrétienne, a été écrite par des auteurs humains sous inspiration du Saint-Esprit – Spiritu Sancto dictante1 – le Coran est, selon la doctrine dominante en Islam, la parole de Dieu, non seulement dans son contenu, mais aussi littéralement, en tant que texte, aussi bien en son aspect formel que dans l’expression linguistique concrète (arabe)2. Pour cette raison, le Coran est un miracle pour les musulmans ; on se vante de son inimitabilité (i‘jâz) : dès lors, il ne peut être traduit dans une autre langue pour des besoins religieux, toute traduction étant une trahison et une violation de la parole divine et donc un sacrilège. [...]
 

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1. Denzinger 783 ; voir l’Encyclique de Pie XII, Divino afflante Spiritu, dont le titre est repris littéralement dans la Constitution dogmatique sur la Révélation de Vatican II : Dei verbum, § 9, ainsi que la formulation de Thomas d’Aquin, Somme theologique, I. II q. 106 (Utrum Lex Nova sit lex scripta), a. 1 : « principaliter lex nova est indita, secundario autem est lex scripta ».

2. AL-ASH‘ARÎ, Kitâb al-ibâna ‘an usûl al-dijâna, Haidarabad 1321, 41 (cité en tr. allemande par I. Goldziher, Vorlesungen über den Islam, Heidelberg 1925 (1963), 113).


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