Ce qui plaît à Dieu

René FEUILLET
Le plaisir - n°40 Mars - Avril 1982 - Page n° 32

 La parole de Dieu et les plaisirs de la vie humaine

 La Parole de Dieu ne cesse d'évoquer la bonté, la beauté et le plaisir, tant de la création et de l'homme que de Dieu.
Mais le plus haut et fort plaisir qu'elle offre à l'homme est d'abord de faire ce qui plaît à Dieu.

 Les deux premières pages, 32 et 33, sont jointes.

LES notes qui suivent ne peuvent prétendre ni à une analyse systématique sur une « morale du plaisir» dans l'Ancien et le Nouveau Testament, ni à une synthèse qui se voudrait complète; le message que Dieu nous apporte à travers les Écritures vise d'abord à nous affermir (d'une solidité venue de Dieu qui intervient tout gratuitement) dans la foi au Dieu vivant lui-même, exclusif de toute idole, et à nous éclairer sur nous-mêmes, appelés, pour le temps et l'éternité, à vivre une alliance d'amour avec Lui. L'accomplissement décisif de ce dessein en Jésus-Christ « épousant », dans son Incarnation rédemptrice, toute notre condition humaine, donne à tous les aspects de cette condition humaine, une décisive orientation vers la vie de communion avec la Sainte Trinité, dans un salut intégral de tout nous-même, corps et âme. C'est dire, au point de départ, combien tout le champ si vaste de nos capacités de joie, de bonheur, de plaisir, sera assumé, transfiguré, et rendu efficace, sans les illusions, les utopies, les déviations qui guettent l'homme laissé à lui-même, individuellement ou en groupe. Mais cette apothéose de tout ce qui est bon et beau dans notre création, est le fruit d'un combat spirituel qui achève en chacun la victoire du Christ ressuscité.

Une vraie joie, un vrai« plaisir» du croyant: la rencontre avec la Parole de Dieu

D'une façon générale, nous pouvons constater que nous trouvons déjà une vraie joie, une béatitude, un « plaisir » un réconfort pour tout nous-même, dans la rencontre avec le Message des Écritures, avec la Parole vivante de Dieu. Nous avons la conviction que, jamais, l'enseignement vécu de ce message ne disparaîtra de notre monde. Saint Paul parle de « la constance et de la consolation que donnent les Écritures» (Romains 15, 4) ; il pouvait en témoigner, non seulement depuis sa rencontre avec le Seigneur, au chemin de Damas, mais aussi « depuis son plus jeune âge», comme Timothée (p.32) (2 Timothée 3, 15). La joie de connaître en profondeur l'admirable unité des Écritures dans la lumière du Dieu unique, du Dieu vivant, leur plénitude en Jésus-Christ, n'est-elle pas source du « plaisir» le plus louable? Ajoutons que la beauté, même simplement littéraire, de telles pages bibliques, par exemple d'Isaïe, du Cantique des Cantiques, des Évangiles, de saint Paul, donne une vraie joie d'autant plus authentique que la Bible n'est pas simplement un document du passé, mais un message toujours vivant, vécu; notre « culture» occidentale méconnaît souvent cette joie de la rencontre avec le « grand livre consolateur de l'humanité » (Renan, cité dans la préface à La Bible, collection « la Pléiade », tome l, préface). Quel « plaisir» de l'esprit dans cette familiarité avec les Écritures, même s'il n'est pas question uniquement de satisfaction intellectuelle, morale, ou même «spirituelle» au sens large. En résumé, il y a une complaisance légitime dans la lecture, l'audition, l'accueil, l'étude, la mise en pratique du message venu de Dieu: « Bienheureux ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui l'observent» (Luc 11, 28) ; cette béatitude comporte de multiples aspects.

Une création sous le signe de la Bonté de Dieu, même après le drame du péché

Les premiers chapitres de la Genèse nous présentent un univers sous le signe de la présence, de l'action créatrice, de la parole, de l'Esprit de Dieu; les refrains répétés: « Dieu vit que cela était bon ... très bons » (Genèse l, 13-30, ne nous invitent-ils pas à regarder cet univers, spécialement avec l'apparition de l'homme et de la femme « à l'image et ressemblance de Dieu », avec joie, reconnaissance, admiration, bonheur, « plaisir»? En hébreu, ce qui est « bon » désigne aussi ce qui est « beau ». la présentation très imagée, en Genèse 2, 7 et 22-25, de la formation du premier couple humain nous enseigne tout à la fois que la créature humaine est toute dépendante de Dieu, corps et âme (pas d'élément d'origine mauvaise) et que le mariage et l'harmonie du couple sont aussi dans la ligne d'une humanité où l'amour conjugal est sous le signe de la bonté de Dieu.

Implicitement et très finement, le drame de la chute comporte un détournement d'un vrai plaisir : « la femme vit que l'arbre était bon à manger, et séduisant à voir et qu'il était désirable, cet arbre, pour acquérir l'entendement» Genèse 2, 6. Tout le contexte montre que, d'avoir cédé à la tentation, a conduit l'homme à une immense déception; il a cru trouver son plaisir dans la création visible, mais sans la communion au dessein du Créateur.

Pourtant, dans le drame où Dieu proclame que l'homme et la femme ont introduit désharmonie mutuelle, souffrances et mort, il y a une lueur d'espérance qui ne cessera de se préciser: d'abord, tout ce drame est vécu sous le signe de la présence et de la parole du Dieu vivant; d'autre part, une perspective de victoire religieuse et morale sur les forces du mal est ouverte (Genèse 3, 15). Jamais la Bible ne dira que la création est irrémédiablement corrompue par le péché; et les cris d'admiration, de joie émerveillée, ne manqueront pas (par exemple, Psaume 8; Ecclésiastique 42, 15 à 43, 33; Sagesse 13, 1-5 ... , etc,). L'homme retrouvant son Créateur purifie son regard émerveillé sur toute l'œuvre de Dieu, ce qui implique joie et plaisir. (p.33)....


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