Le christianisme peut-il enseigner le mépris du corps en assimilant le plaisir au mal ? Il est sûr qu'il a présenté de lui-même la figure de l'ascétisme contempteur de la vie, méfiant au regard de toute performance de la nature, récusant le signe universel de la satisfaction des besoins : le plaisir. Sans accréditer les célèbres descriptions de Nietzsche, c'est en effet cette image que nous avons donnée à retenir, comme si l'imitation du Christ coïncidait avec la honte du corps en liesse.
Claude Bruaire : L'esprit n'est pas l'ennemi de la chair
Problématique
Dominique Folscheid : Pour le plaisir
À ériger le plaisir en absolu — ce que fait notre époque — , l'homme se détruit comme tel, mais il détruit aussi le plaisir. Il faut donc convertir le plaisir pour le sauvegarder.
Alain Cugno : II promet ce qu'il donne
Le plaisir, dès qu'il est vécu selon son essence, offre une ouverture au temps et au monde qui en fait un des lieux où s'enracine la liberté.
Pierre-Philippe Druet : Désirer le plaisir ?
La méfiance assez générale des morales (et parfois de la morale chrétienne) à l'égard du plaisir, ne se justifie pas dans le cadre d'une anthropologie compréhensive. Car le plaisir ne trace pas une ligne de plus grande pente où s'engouffre la nature faillible, mais il marque – à tous les niveaux – le signe du travail de l'Un. Il ne s'agit que d'y collaborer, pour qu'il advienne en plénitude.
Jean-Noël Dumont : La clé du festin
Le plaisir a pu passer pour une arme contre le devoir, la morale, les obligations auxquelles on attribuait le sentiment de culpabilité.
René Feuillet : « Ce qui plaît à Dieu » - La parole de Dieu et les plaisirs de la vie
La Parole de Dieu ne cesse d'évoquer la bonté, la beauté et le plaisir, tant de la création et de l'homme que de Dieu. Mais le plus haut et fort plaisir qu'elle offre à l'homme est d'abord de faire ce qui plaît à Dieu.
Intégration
Paul Imbs : Anatomie d'un mot
L'histoire et l'origine du mot « plaisir ». Ce que ses emplois révèlent de son sens.
Antoine Vergote : Principe de plaisir et principes du plaisir
Le mépris du plaisir détruit l'amour, mais l'amour qui accepte le plaisir l'accomplit en un bonheur qui le dépasse.
Marie-Hélène Congourdeau : Le difficile mariage de l'Eglise et du plaisir conjugal
L'histoire du mariage dans les sociétés chrétiennes, et plus précisément l'histoire de la sexualité, pourraient-elles, quand même, ne pas se résumer en l'histoire d'une répression ?
Attestations
Michel Zink : Les troubadours : le joi et l'« obscur objet du désir »
Pour les troubadours, l'amour équivaut au désir ; et comme le désir meurt de se satisfaire, l'amour exige l'insatisfaction. Pareil désir du désir, à la fois frustration et jouissance, retrouve dans l'érotique la dialectique paradoxale des Béatitudes : seuls les pauvres peuvent être rassasiés.
Irène Fernandez : C.S. Lewis, « surpris par la joie »
La joie : un désir insatisfai t plus désirable que toute satisfaction.
Georges Chantraine : Erasme et Luther : un autre débat
Luther faisait du christianisme l'inverse de l'épicurisme — en oubliant la complaisance divine. Érasme reconnaissait au contraire dans le franciscain aux pieds nus le véritable épicurien — mais en compensant l'esthétisme par le moralisme et donc sans cristalliser là toute la Tradition.
Signets
Vladimir Maximov : L'éternel tissu de la culture
Le communisme détruit l'homme en le soumettant au mensonge de son idéologie. Mais, dans les pires conditions du Goulag, des hommes ont su lire, se souvenir, et retrouver Dieu : la culture est indestructible. Dans les pays où l'on est libre, saura-t-on cependant préserver les vraies valeurs spirituelles qui fondent cette liberté même ?
Claude Dagens : Souffrance des prêtres et passion de l'Eglise
Les prêtres sont et seront toujours un don de Dieu à son Église. Mais la formation, l'avenir et l'existence des prêtres sont aussi une question posée à l'Église, notamment en France, aujourd'hui.
L'esprit n'est pas l'ennemi de la chair
Claude Bruaire
Sans doute importe-t-il d'expliciter les éléments irrécusables d'une philosophie du corps présents dans le message du christianisme. Sans doute était-il nécessaire nous l'avons tenté dans un précédent numéro de Communio (V, 6 — novembre 1980 : le corps) — de rappeler que la religion qui annonce la résurrection de la chair ne peut céder à la tentation cathare ni accueillir l'une ou l'autre forme du dualisme platonicien. Mais toute l'existence chrétienne, immanquablement jugée sur le cas qu'elle fait du plaisir, est assignée à l'appréciation positive ou négative d'une éthique hédoniste. Car elle ne peut se soustraire à sa consubstantielle exigence de sacrifice, qui semble ériger en principe l'exclusion du plaisir, dans le temps où son espérance entretient l'attente du corps exalté, glorifié.
C'est ici qu'il convient de dire avec force la signification élémentaire du sacrifice. Comment avons-nous pu contrefaire et abolir la vérité du sacrifice, sa loi constitutive, en l'identifiant au dégoût pour la sensibilité, à la haine du plaisir, en le rendant complice d'un masochisme inavoué ? Le sacrifice n'est rien qu'acte morbide s'il n'honore pas le bien qu'il sacrifie. L'unique condition de réalité et de vérité du sacrifice du plaisir est la valeur qu'on lui attribue. On ne sacrifie que ce qu'on aime, ou le sacrifice est un mensonge.
Il convient maintenant de mesurer le prix du plaisir, la signification de sa donnée naturelle. Nous savons les points forts de l'hédonisme : par sa positivité qualitative, sa présence immédiate à la conscience sensible, sa plénitude instantanée, le plaisir l'emporte en dépit de sa précarité, de sa discontinuité, de son éphémère apparition. De plus et peut-être surtout, le plaisir atteste une surabondance de la puissance créatrice à l'oeuvre continuée dans la nature puisque, selon la merveille d'analyse léguée par Aristote, il « couronne la satisfaction .du besoin », [...]
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Vladimir Maximov : L'éternel tissu de la culture
Le communisme détruit l'homme en le soumettant au mensonge de son idéologie. Mais, dans les pires conditions du Goulag, des hommes ont su lire, se souvenir, et retrouver Dieu : la culture est indestructible. Dans les pays où l'on est libre, saura-t-on cependant préserver les vraies valeurs spirituelles qui fondent cette liberté même ?
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