La Dormition de la Vierge : icône de l'âme.

 L'icône de la Dormition de la Vierge est la seule représentation iconographique de l'âme chrétienne.

L'icône de la Dormition de la Vierge Marie se résume en quelques traits essentiels qui circonscrivent ou « écri­vent» (toute icono-graphie est une écriture) le mystère pascal de Marie : 

• La ligne horizontale, terrestre, du corps de Marie déposé sur un lit d'apparat, le « lit » de l'Épouse ;
• La voûte angélique qui s'élève de part et d'autre de son corps;
• Et, au centre de cette voûte, la ligne verticale du Christ ressuscité, formant une croix avec le corps mort de sa mère, tenant en ses mains, dans un geste d'exaltation, un enfant emmaillotté de blanc et nimbé de gloire qui n'est autre que l'âme virginale de sa mère.

L'icône de la Dormition de la Vierge, dont le modèle canonique oriental est inspiré des récits apocryphes (au premier plan on voit la représentation d'un petit homme, Jéphonie, à qui un ange tranche la main parce qu'il a commis le sacrilège de toucher l'Arche de Dieu, comme Uzza qui étendit la main vers l'Arche de Dieu et mourut pour cette faute, cf. 2 Samuel 6, 6-7) est la seule représentation iconographique de l'âme chrétienne. 

La mort comme séparation de l'âme et du corps est « graphiquement » représentée par la distinction de deux personnages : le corps étendu de Marie et son âme, montrée sous la forme d'un nouveau-né. Les symboles de naissance et de mort se mêlent : naissance à une vie nouvelle et dépouillement du vieil homme ; et l'icône de la Dormition de Marie se présente sous la forme inversée de celle de la Nativité du Seigneur : là, c'était la mère qui portait l'enfant, ici c'est le Fils qui porte sa Mère. Autour du Fils et de la Mère, les douze apôtres sont réunis, selon le récit de la Dormition de la Vierge qui circulait dans les [...]

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