Il peut y avoir quelque naïveté à parler de la joie aujourd’hui : à l’ère du soupçon, nous avons tous appris à nous défier des enthousiasmes facile et béats. Et pourquoi être joyeux, quand les raisons abondent d’être triste et de se lamenter sur soi et sur le monde ? Pourtant si la joie doit être méditée, c’est parce que son dynamisme nous élève. Pour le chrétien, la joie est encore plus que cela : elle fait vibrer en nous l’espérance du salut.
Éditorial : Olivier Boulnois : Éloge de la joie imparfaite
La grâce de la joie
Laurent Lavaud : La joie espérante
L’heure est au nihilisme, à la joie satisfaite d’un monde autosuffisant, au consentement complet à la vie et à sa puissance : nous ne pourrions être joyeux qu’à la condition d’oublier que nous sommes mortels. Nombre de nos contemporains se font les chantres de ce qui apparaît pourtant comme une joie inquiète et minée par la mort. Il convient alors de comprendre comment la joie peut trouver dans l’espérance le moyen d’assumer le réel sans le fuir.
Jean-Charles Nault : L’acédie, l’ennemie de la joie spirituelle
Qu’est-ce au juste que l’acédie, ce manque de soin pour son salut et le grand obstacle à la joie ? Comment la tradition monastique et théologique l’a-t-elle comprise et étudiée au fil des siècles ? S’agit-il d’un mal d’un autre âge, ou bien est-il encore actuel ?
Perspectives théologiques et bibliques
Janez Zupet : C’est par la Croix que la joie est venue dans le monde
Le désir de bonheur qui est au coeur de l’homme ne peut se réaliser qu’à partir de la plénitude du salut en Jésus-Christ. L’évangile est alors bonne nouvelle de la joie, y compris par la prédication de la Croix : ayant accès à la béatitude trinitaire, le chrétien peut connaître la joie jusque dans les épreuves ou le renoncement.
Aldino Cazzago : La joie du Christ et du chrétien
L’exhortation apostolique « Gaudete in Domino » que Paul VI publie en 1975 enracine la joie du chrétien dans la joie du Christ : la joie n’est pas pour le chrétien un moment éphémère, mais bien plutôt l’écho de la relation intratrinitaire qui le relie à son Père. Aussi la joie est-elle pour le chrétien une voie d’accès au secret de la vie humaine.
L’expérience de la joie
Jean-Rodolphe Kars : La joie dans l’oeuvre d’Olivier Messiaen
Le thème est au coeur de toute l’oeuvre d’un des plus grands compositeurs du vingtième siècle. Parcourir quelques pièces majeures de ce maître est aussi parcourir les nuances et les interprétations théologiques présentes en ce riche langage musical.
Jean Bastiaire : La joie pascale
La joie est avant tout une expérience. Elle appelle et nourrit une attestation qui soit à la mesure de sa puissance d’envahissement. Or, pour le chrétien, la joie est celle de Pâques : comment nous invite-t-elle à lier la croix à l’éblouissement de la résurrection ?
Faire la paix : 6 juin 2004
Francis George : Dimanche de la Trinité
Homélie prononcée par le cardinal de Chicago en l’église Saint-Étienne de Caen le 6 juin 2004 au cours de la messe dite à l’occasion du soixantième anniversaire du débarquement allié en Normandie.
Joseph Ratzinger : À la recherche de la paix
Célébrer le droit et la liberté en vue desquels se sont battus les libérateurs de l’Europe invite à poser les nouveaux défis auxquels la paix est affrontée : effondrement d’États en proie à la haine de communautés différentes, terreur de masse voulue par des fanatismes. Doivent être médités les moyens d’un discernement : un juste rapport entre une raison morale et une religion sans pathologie la conviction que le juste et l’amour se rejoignent en Dieu, de sorte que l’État laïc puisse réaffirmer ses racines morales.
Éloge de la joie imparfaite
Olivier Boulnois
«“Gaudeamus igitur.” Il faut que la joie contienne aussi des forces édifiantes et guérissantes pour la nature morale de l’homme : comment se pourrait-il autrement que, à chaque fois que notre âme se repose sous les rayons de soleil de la joie, elle se promet involontairement d’“être bonne”, de “devenir parfaite” et qu’elle est saisie d’une sorte de pressentiment de la perfection, semblable à un frisson de bonheur ? » Nietzsche, Humain, trop humain, II, Opinions et sentences mêlées, 339.
Qui croit à la joie aujourd’hui ? Celle-ci n’est qu’une émotion, suspecte comme toutes les émotions, d’irrationnel, d’inutilité, voire de duperie. La joie inconditionnelle semble un assentiment béat à la vie, une réduction de l’homme pensant à la vie naturelle, à la satisfaction animale. Elle paraît impliquer une volonté mièvre de rester en enfance. Un refus naïf ou pervers de prendre au sérieux l’existence, avec son fardeau de souffrances, de deuils, d’injustices. Pourquoi accorder tant d’importance à ce qui ne dépend pas de nous, mais de notre santé et de celle de nos proches, du succès de nos entreprises, des circonstances favorables ? N’est-ce pas une canalisation égoïste et un peu ridicule des données naturelles ? Faut-il tomber dans l’euphorie factice et perpétuelle ? – Bref, pourquoi la joie plutôt que rien ? Mais on peut aussi s’étonner de voir la joie privilégiée parmi les autres émotions. N’est-elle pas le revers d’autres possibilités : si je suis capable de joie, n’est-ce pas que je suis aussi capable de tristesse ? Pourquoi privilégier un terme dans cette alternative ? – Soupçon plus grave encore : en canalisant nos énergies vers une fête perpétuelle, la politique contemporaine ne cherche-t-elle pas à nous mystifier, en nous arrachant par une communion artificielle à la réalité de nos souffrances concrètes ? La récupération du célèbre Hymne à la joie de Schiller orchestré par Beethoven (qui a fait vibrer l’Allemagne nazie avant de devenir l’hymne de la communauté européenne) en est l’indice le plus célèbre. Quitte à s’engager dans le labyrinthe des émotions, pourquoi la joie plutôt que la [...]
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Faire la paix : 6 juin 2004
Francis George : Dimanche de la Trinité
Homélie prononcée par le cardinal de Chicago en l’église Saint-Étienne de Caen le 6 juin 2004 au cours de la messe dite à l’occasion du soixantième anniversaire du débarquement allié en Normandie.
Joseph Ratzinger : À la recherche de la paix
Célébrer le droit et la liberté en vue desquels se sont battus les libérateurs de l’Europe invite à poser les nouveaux défis auxquels la paix est affrontée : effondrement d’États en proie à la haine de communautés différentes, terreur de masse voulue par des fanatismes. Doivent être médités les moyens d’un discernement : un juste rapport entre une raison morale et une religion sans pathologie la conviction que le juste et l’amour se rejoignent en Dieu, de sorte que l’État laïc puisse réaffirmer ses racines morales.
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