n°155 Créés pour Lui Mai - Juin 2001*


La fin pour l’homme n’est pas une origine à jamais perdue, mais une parole qui le saisit du dehors, et qui est "l’homme à venir". dans le Christ, l’humanité est devant nous. La création n’est donc pas fermée dans son origine manquée, mais ouverte par la rédemption et tournée vers l’union avec Dieu comme vers son terme. C’est pour Dieu que l’homme existe.

Page Titre Auteur(s)
7 Créés pour Lui Nicolas AUMONIER
11 Créés à l’image de l’homme à venir Régis BURNET
23 L’homme pour Dieu Laurent LAVAUD
37 Trinité et création Xavier TILLIETTE
53 Évolution et finalité Jacques ARNOULD
69 La nature, fondement problématique de l’action Andreas-pazifikus ALKOFER
83 Cassandre Irène FERNANDEZ
95 Citoyens de deux cités Henri CAZELLES
111 Concupiscence et désir mimétique René GIRARD
118 Quatre poèmes : Agonie, Marie, Paris-Bretagne, Anastasis Paul GUILLON

Éditorial : Nicolas Aumônier : Créés pour Lui

Problématique

Régis Burnet et Xavier Moralès : Créés à l’image de l’homme à venir

Le double mystère de la création de l’homme et de son salut trouve sa vraie lumière dans le Verbe incarné, à la fois image selon laquelle nous sommes créés, et homme à venir vers lequel nous tendons. C’est ce mystère qu’ont voulu manifester l’auteur de la Lettre aux Colossiens et la tradition patristique, c’est « la joie et l’espérance » que Vatican II a rappelées au monde.

Laurent Lavaud : L’homme pour Dieu

Notre temps est la proie de deux tentations apparemment contradictoires : le repliement de l’homme sur sa valeur intrinsèque et son évanouissement dans le divin. La pensée chrétienne échappe à ce double écueil en affirmant que l’homme ne peut être pour Dieu qu’en habitant pleinement son humanité : c’est là la logique de la Croix révélée en Jésus-Christ.

Questions disputées

Xavier Tilliette : Trinité et création

Pourquoi Dieu crée-t-il le monde ? Et comment la Trinité de Dieu laisse-t-elle sa trace sur ce que Dieu fait ? Comment penser un lien entre la création et cette oeuvre particulière de Dieu qu’est l’incarnation du Fils ? De Malebranche à Hegel, en passant par Platon, Schelling, Soloviev et quelques autres, ces questions sont aussi posées à la philosophie.

Jacques Arnould : Évolution et finalité

La querelle est toujours vive entre savants et croyants pour savoir si l’évolution dispense ou non de parler de finalité. Le Christ, maître des temps et de l’histoire, nous en révèle le sens, non pas en nous faisant comprendre le passé, mais en nous ouvrant l’avenir comme un présent toujours neuf.

Andreas-Pazifikus Alkofer : La nature, fondement problématique de l’action

Le concept de nature est complexe. En partie factuel et historique, en partie normatif, par l’indisponibilité naturelle à laquelle il renvoie, il est ouvert au progrès technique, mais rappelle à l’action qui se fonde sur lui que tout progrès technique n’est pas synonyme de progrès moral.

Irène Fernandez : Cassandre

Devant les menaces que font peser sur l’homme les prétentions de l’anthropotechnologie – en l’absence de toute référence morale – devant cette véritable « béance de la pensée », le chrétien est-il condamné au rôle ingrat de Cassandre ?

Signets

Henri Cazelles : Citoyens de deux cités

Comment le chrétien devenu par son baptême citoyen de la cité divine peut-il participer à la vie de la cité terrestre ? La réponse de l’histoire, des premiers temps bibliques à l’époque contemporaine, est explicite : il est indispensable d’établir une distinction radicale entre les deux cités, fondée sur des repères moraux d’inspiration religieuse, si contestés qu’il puissent être.

René Girard : Concupiscence et désir mimétique

Le désir est mimétique. Il est bon si l’exemple qu’il suit est bon. Jésus imite le Père et nous en propose l’imitation redoublée par la sienne. L’imitation de Jésus-Christ est ce désir de la bonne imitation, et s’oppose à un mimétisme rivalitaire ou concurrentiel cherchant à conquérir la première place.

Paul Guillon: Quatre poèmes

Agonie, Marie, Paris-Bretagne, Anastasis

Créés pour Lui

Nicolas Aumônier

« Bien que nous puissions dire que toutes les choses créées sont faites pour nous, en tant que nous en pouvons tirer quelque usage, je ne sache point néanmoins que nous soyons obligés de croire que l’homme soit la fin de la création. Mais il est dit que omnia propter ipsum (Deum) facta sunt, que c’est Dieu seul qui est la cause finale, aussi bien que la cause efficiente de l’univers. » Descartes à Chanut 6 juin 1647, AT V, 53-54.

La lettre de Paul aux Colossiens affirme, en parlant du Christ : «Tout est créé par Lui et pour Lui » (ta panta di autou kai eis auton ektistai, 1,16) : le Christ est à la fois médiateur et destinataire de la création, et d’une création ex nihilo. Or, même si la médiation rédemptrice et la destination créatrice ne peuvent être séparées, ce cahier de Communio a choisi de travailler surtout sur la deuxième partie de la formule de Paul : tout a été créé pour Lui. Une telle affirmation contient plusieurs difficultés. D’une part, sommes-nous toujours conscients d’avoir été créés pour Dieu ? De ne pas être des choses qui seraient seulement faites pour être possédées par Lui, mais d’être bien plutôt des êtres libres destinés à faire de leur vie une réponse à son acte créateur ? D’autre part, si l’homme est pour Dieu, le premier à l’avoir été est le Christ. Le Christ comme fin est le vrai commencement. L’homme est donc pour Dieu par le Christ, ce qui signifie non seulement que l’homme ne peut être pour Dieu sans que Dieu ne soit pour l’homme, mais aussi que l’homme est d’une certaine manière la fin de la création. Sommes-nous en train de renouer avec des causes finales si décriées par les scientifiques
auxquelles, comme chrétiens, il nous faudrait recommencer à croire ? Mais l’expression de saint Paul a-t-elle un sens identique à celui des causes finales ? Il est d’autant plus facile d’instruire le procès des causes finales qu’elles ne disent rien de très précis. Tel dit qu’il se promène pour sa santé. Mais la santé n’est la cause finale de la promenade que si [...]

 

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Henri Cazelles : Citoyens de deux cités

Comment le chrétien devenu par son baptême citoyen de la cité divine peut-il participer à la vie de la cité terrestre ? La réponse de l’histoire, des premiers temps bibliques à l’époque contemporaine, est explicite : il est indispensable d’établir une distinction radicale entre les deux cités, fondée sur des repères moraux d’inspiration religieuse, si contestés qu’il puissent être.

René Girard : Concupiscence et désir mimétique

Le désir est mimétique. Il est bon si l’exemple qu’il suit est bon. Jésus imite le Père et nous en propose l’imitation redoublée par la sienne. L’imitation de Jésus-Christ est ce désir de la bonne imitation, et s’oppose à un mimétisme rivalitaire ou concurrentiel cherchant à conquérir la première place.

Paul Guillon: Quatre poèmes

Agonie, Marie, Paris-Bretagne, Anastasis


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