n°93 La Vie éternelle Janvier - Février 1991*


Thématique

Hans-Urs von Balthasar : L'homme et la vie éternelle

Les multiples mythes de l'au-delà sont certes un tâtonnement vers le sens de l'existence. Mais la foi chrétienne résonne comme une libération : pas plus que le Christ au matin de Pâques, nous ne serons dépossédés de nous-mêmes dans l'au-delà. C'est à l'amour du Père que nous devons une vie qui traverse la souffrance et la mort, dès maintenant.

Jesûs Luzarraga : La vie éternelle dans les écrits de Jean

Dans le quatrième Evangile, l'Apocalypse et les Epîtres, la vie éternelle est d'abord ce que donne le Christ. Elle est surtout la personne même de Jésus : le Père donne d'entrer en communion avec lui par la mort du Fils, qui est la Vie même.

Jean-Luc Archambault : L'actualité de la vie éternelle

La vie éternelle n'est-elle que le lointain avenir qui prendra la suite de notre vie terrestre ? Il n'en est rien ; la vie éternelle est, ici-bas, une exigence. Son actualité se manifeste dans quatre questions : l'écologie, les droits de l'homme, le rôle des mathématiques, la place du dimanche. Nous devons vivre de la vie éternelle, donnée par Dieu, chaque jour.

Vincent Carraud: L'éternité ou la vie

Pour la philosophie, la vie et l'éternité sont contradictoires. Au-delà d'elle, la foi nous invite à confesser ce paradoxe : une éternité qui nourrisse notre espérance. Seule la liturgie peut nous en fournir l'attestation dans l'eucharistie.

Jan Ambaum : Le salut pour tous? Le concept de l'espérance du salut chez Hans-Urs von Balthasar

Le salut de tous ne doit pas être l'objet d'un système (apocatastase) qui permettrait de savoir que l'enfer est vide ; en revanche, rien n'interdit qu'il soit l'objet d'une espérance en la miséricorde de Dieu, à laquelle nous ne pouvons pas fixer de limites.

Patrick Le Gal : La vie bienheureuse selon Fra Angelico

Ce que l'art oratoire n'arrive pas à suggérer, ce que la parole la mieux inspirée défaille à expliquer parce qu'il faut soutenir une durable méditation, le pinceau du bienheureux Angelico parvient à nous le faire aimer et discerner avec une rare maturité spirituelle et une clairvoyance théologique qui ont valu au frère Giovanni ce surnom d'« angélique » par comparaison avec Thomas d'Aquin, prince des théologiens.

David L. Schindler : Le temps dans l'éternité et l'éternité dans le temps.

La philosophie oppose temps et éternité, action et contemplation. Mais la foi dans la vie éternelle nous invite à dépasser ce dualisme, à la suite des analyses du poète T.S. Eliot et du théologien H.U. von Balthasar. Dans le Christ, l'Eternel, le Vivant est entré dans le temps pour que notre vie s'ouvre à l'Eternel. Contempler n'est donc rien d'autre que replacer notre vie dans le flux de l'éternité.

Marie-Christine Challiol : Une éternité en devenir

Peut-on penser l'éternité autrement que de façon purement négative, comme l'envers du temps ? C'est ce que l'on demande ici plus particulièrement au philosophe allemand Schelling (1775 - 1854), à travers sa conception d'un Dieu éternel et pourtant vivant.

Signets

Cardinal Joseph Ratzinger : Une société à réformer sans cesse

Ce n'est pas d'une Eglise plus humaine que nous avons besoin, mais d'une Eglise plus divine. Plus nous échafaudons de structures, aussi modernes soient-elles, et moins il y a de place pour l'Esprit et pour le Seigneur, et donc moins de liberté. La véritable réforme doit être une ablation : retrancher les scories qui voilent en nous l'image de Dieu. La véritable libération est la réception du pardon, qui renouvelle la communion dans l'Eglise et l'ouvre à l'Infini divin.

Gaston Fessard: Le National-Socialisme ou l'idéologie soeur du marxisme

Le marxisme-léninisme voit son ennemi dans le «fascisme », sous lequel il regroupe aussi bien le nazisme que le fascisme italien, ou les différents populismes ou corporatismes de l'entre-deux-guerres. Il masque ainsi la proximité de frère ennemi qui l'unit à l'hitlérisme. Le P. Gaston Fessard (1897 - 1978) le rappelle dans cet article qui, peut-être pour cette raison, ne put paraître de son vivant.

L'homme et la vie éternelle

Hans-Urs von Balthasar

« La gloire de Dieu, c'est l'homme vivant, et la vie de l'homme, c'est la vision de Dieu ». Irénée de Lyon, Contre les hérésies, IV. 20. 7.

I. Autrefois la nostalgie, aujourd'hui l'indifférence

Une chose est très surprenante, pas du tout évidente, et n'est sûrement pas un signe certain du progrès de l'histoire : tous les peuples anciens se sont fait toutes sortes d'idées de l'Au-delà tandis que manifestement l'homme moderne ne s'y intéresse plus guère. Comme si un tendon lui avait été coupé, de sorte qu'il ne peut plus, comme autrefois, courir vers le but, comme si on lui avait rogné les ailes et que face à la transcendance son esprit avait un organe atrophié. D'où cela peut-il venir ? Certes les peuples anciens étaient eux aussi très intéressés par leur existence terrestre : ils bâtissaient leurs maisons, des palais, des temples, organisaient leurs Etats, faisaient la guerre, écrivaient l'histoire et composaient des épopées et des drames. Mais tout cela ne semblait pas étancher leur soif d'existence et d'activité ; ils rêvaient d'une autre vie, d'une vie éternelle, et les idées qu'ils s'en faisaient étaient extrêmement variées, non seulement de peuple à peuple mais aussi chez le même peuple ; les images de l'Au-delà variaient et même se contredisaient souvent, mais il était très rare qu'elles fassent totalement défaut. La négation de la survie (quelle qu'en soit la forme) était le plus souvent le fait de philosophes isolés qui, en outre, appartenaient presque toujours à une époque tardive empreinte de désillusion. Il est à la fois instructif et émouvant de classer les tentatives de ces peuples anciens, de regarder, par dessus les murs de cette existence passagère, vers un mystère d'une telle ampleur que personne ne peut s'en faire une idée exacte. Lorsque nous parcourons cette liste, nous avons un peu le sentiment que dans chaque tentative il y a une part de vrai, mais une part différente. Il se peut que la plus grande part soit inexacte. Mais par contre il n'est pas évident que ce qui s'avère [...]

 

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Cardinal Joseph Ratzinger : Une société à réformer sans cesse

Ce n'est pas d'une Eglise plus humaine que nous avons besoin, mais d'une Eglise plus divine. Plus nous échafaudons de structures, aussi modernes soient-elles, et moins il y a de place pour l'Esprit et pour le Seigneur, et donc moins de liberté. La véritable réforme doit être une ablation : retrancher les scories qui voilent en nous l'image de Dieu. La véritable libération est la réception du pardon, qui renouvelle la communion dans l'Eglise et l'ouvre à l'Infini divin.

Gaston Fessard: Le National-Socialisme ou l'idéologie soeur du marxisme

Le marxisme-léninisme voit son ennemi dans le «fascisme », sous lequel il regroupe aussi bien le nazisme que le fascisme italien, ou les différents populismes ou corporatismes de l'entre-deux-guerres. Il masque ainsi la proximité de frère ennemi qui l'unit à l'hitlérisme. Le P. Gaston Fessard (1897 - 1978) le rappelle dans cet article qui, peut-être pour cette raison, ne put paraître de son vivant.


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