Le mystère de l'Eucharistie, auquel ce cahier est consacré, a été nommé par le dernier Concile la « source et le sommet de toute la vie de l'Eglise », « la source et le sommet de l'évangélisation», le sacrement « dont l'accomplissement accomplit l'Eglise », de telle sorte que «l'Eglise en tire constamment sa croissance et sa vie ». Ces quelques citations suffisent à le montrer : nous abordons ici quelque chose de tellement central qu'il ne saurait être question de le traiter en un seul numéro. Nous ne pouvons présenter que des aspects fragmentaires. Contentons-nous, dans cette courte introduction, d'établir quelques points essentiels, que nous n'avons ni le droit ni l'intention de remettre en question, et d'où on peut tirer une série de questions.
Hans-Urs von Balthasar : Don du Christ et sacrifice eucharistique
Problématique
Adrien Schenker, o.p. : Expiations profane, cultuelle et eucharistique
L'Ancien Testament parle d'expiation dans un contexte religieux et cultuel, mais aussi dans des situations pro-fanes de conflit entre personnes humaines. La lecture et l'interprétation de ces textes apporte une lumière sur l'Eucharistie et le sacrifice du Christ, qui opère la récon-ciliation de Dieu et des hommes.
Gilles Coindreau : Faut-il sacrifier le sacrifice?
Les chrétiens ont accès à un culte «spirituel », seule-ment parce que leur Église est née d'un sang très concrè-tement versé.
Peter Henrici, s.j. : "Faites cela en mémoire de moi"
« Faites cela en mémoire de moi ». Ce que le Christ nous enjoint de reproduire en son nom, n'est pas seule-ment un rituel ; la comparaison avec le lavement des pieds fait ressortir la spécificité du sacrifice eucharistique : don de soi, don de Dieu que Jésus fait, par obéissance au Père, aux pécheurs, il appelle le service et l'offrande imitative de chaque vie quotidienne. Par là, s'actualise et se prolonge aujourd'hui, tel que l'Eucharistie le reproduit, le sacrifice rédempteur de Jésus-Christ.
Pierre Julg : Le sacrifice entre rite et morale
Il est facile de rejeter la barbarie des sacrifices sanglants, et de vanter — ou de blâmer — l'esprit de sacri-fice du héros ou de la victime. Entre le rite (qu'il achève et permet de comprendre) et la morale (que seul il peut fonder) le sacrifice du Christ, unique et définitif, nous incite à penser la libre nécessité de son Incarnation et de sa Passion.
Walter Kasper : L'unité de l'Eucharistie
Dans l'Eucharistie, la présence réelle, le sacrifice et le sacrement forment une unité indissoluble ; ils sont des aspects d'un même tout, la représentation sacramentelle de l'unique mystère du salut en Jésus-Christ.
Intégration
Barthélémy Adoukonou : L'Eucharistie: une approche africaine du débat interculturel
Savoir sil faut utiliser du pain et du vin pour célébrer l'Eucharistie est-il un problème (exclusivement) cultu-rel ? Pour répondre à cette question, il importe de n'omettre aucune des dimensions de l'Eucharistie, mémorial du sacrifice du Christ et action de grâces rendue à Dieu. L'oublier conduirait à ne voir dans l'Eucha-ristie qu'un simple repas et à manquer ce qui doit être le centre authentique du dynamisme des peuples et des cultures : la présence dans le monde de Dieu attirant à lui tous les hommes et rachetant leur histoire.
Attestations
Nelly Viallaneix : Kierkegaard : Abraham, Isaac et le bélier
Le sacrifice n'est pas seulement l'offrande d'une vic-time (Offer). Il doit être «volontaire». Il consiste à s'offrir soi-même, Il se change en dévouement (Opof-frelse). Alors la « compassion» l'emporte sur le sacrifice. Telle est la leçon du Moriah préfigurant le Golgotha. Désormais, il n'est de sacrifice que de Dieu se donnant lui-même, «une fois pour toutes », en Christ, afin de nous délivrer de l'autojustification que tout sacrifice entraîne avec soi et de nous réconcilier.
Jean Duchesne : Petite catéchèse pour grands enfants
L'eucharistie est (aussi) un sacrifice : le «saint sacrifice » de la messe... Affirmation traditionnelle, comprise dans le lot indivisible de la foi. Ou plutôt, pas si facile à comprendre. On ne mesure que rarement l'énormité de ce que l'on croit. Et il arrive qu'on ne soit pas toujours bien éveillé à l'église le dimanche et même en semaine. Ce qui n'est pas forcément de l'indifférence crimi-nelle. Heureusement que les chères petites têtes blondes (ou brunes) n'admirent pas automatiquement nos pieuses quié-tudes et nous secouent parfois à l'improviste. C'est vrai que l'implicite de nos évidences a de quoi heurter le bon sens d'une foi adolescente.
Signet
Jean Gabriel : A l'illustrissime Jean-Paul le
Le grain qui meurt porte beaucoup de fruit : l'abondance exceptionnelle de la récolte céréalière en 1984 appelle avec acuité une réflexion neuve sur le partage des richesses naturelles ; l'Evangile renouvelle les don-nées du problème que posent justice et charité. Rédigé par un spécialiste des questions agricoles, ce texte reflète la pensée d'un groupe de responsables qui, depuis sept ans, s'efforcent de maintenir dans les rapports économiques l'appel des Béatitudes.
Don du Christ et sacrifice eucharistique
Hans-Urs von Balthasar
Nous considérons que les points suivants ont été établis par la tradition de l'Eglise :
1. Le don de soi du Fils de Dieu, accompli comme une mission du Dieu trinitaire, englobe le monde entier. Au sens étroit, ce don commence avec l'Incarnation et atteint son sommet dans la Passion, car Jésus-Christ, par obéissance, s'y présente devant Dieu le Père, chargé de tout le péché du monde, afin par là de « réconcilier le Ciel et la Terre ». Cet acte, qui vise le monde entier, englobe l'Eglise d'une façon toute particulière, et l'acte de don de soi de Jésus lui est confié.
2. Par suite, la célébration de l'Eucharistie par l'Eglise reste essentiellement rapportée au don de soi du Fils sur la Croix (comme le dit saint Paul : « chaque fois que vous man-gez de ce pain et que vous buvez à cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur »). Ce rapport ne signifie en aucun cas que l'événement de la Croix serait accompli à nouveau, ou qu'on ajouterait quelque chose qui ferait nombre avec l'uni-que don de soi du Christ (dès la Cène, les disciples sont déjà inclus par avance dans sa Croix) ; mais on peut parler d'une « re-présentation » (c'est là le sens plein de memoria, d'anam-nèses dans «faites cela en mémoire de moi »).
3. II ne fait aucun doute que cette re-présentation reste un mystère impénétrable qui, comme le dit le Concile de Trente, peut être exprimé «dune façon tout à fait convenable » par l'idée selon laquelle les espèces du pain et du vin sont trans-formées quant à leur substance en le corps vivant du Christ comme homme-Dieu (en sa « chair » et son « sang »), en un mot, transsubstantiées. La question de savoir si l'on peut trouver une expression capable de cerner de plus près le mys-tère peut être laissée ouverte. [...]
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Jean Gabriel : A l'illustrissime Jean-Paul le
Le grain qui meurt porte beaucoup de fruit : l'abondance exceptionnelle de la récolte céréalière en 1984 appelle avec acuité une réflexion neuve sur le partage des richesses naturelles ; l'Evangile renouvelle les don-nées du problème que posent justice et charité. Rédigé par un spécialiste des questions agricoles, ce texte reflète la pensée d'un groupe de responsables qui, depuis sept ans, s'efforcent de maintenir dans les rapports économiques l'appel des Béatitudes.
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