M. Serge LANDES
La sépulture
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n°118
Mars - Avril
1995 - Page n° 185
Pour être une architecture d'espérance, l'architecture funéraire doit être configurée par la prière. C'est ce que montre une analyse de quelques cimetières, en particulier celui du Père Lachaise et celui, marin, de Gruissan.
Entrevus de la nationale ou de l'autoroute, nos cimetières surabondent en tombeaux neufs. Beaucoup de nos contemporains y ensevelissent leurs morts sous des granits roses ou noirs venus à grand frais du bout du monde. Le moindre cimetière de village se voit accablé de monuments toujours plus lourds et plus gros. Les moyens techniques ont crû, l'argent disponible aussi : la pierre tom-bale représente l'ultime conquête de l'égalité démocratique... Mais de quelle vie de prière, de quelle communauté avec les morts ces monuments témoignent-ils ? À poser ainsi la question, la concession à perpétuité semble parfois ne concéder aux morts qu'un ultime débarras. Comme s'il s'agissait d'es-camoter ces morts, et la mort à venir de ceux qui vivent encore. Elle étouffe le cri d'agonie, la bouche d'ombre, le memento mori des ancêtres. Cette mémoire présente n'est qu'assez peu chrétienne.
Face à cette inflation de tombes industrielles, qui ne lais-sent plus dans les cimetières un espace libre pour une herbe ou une fleur naturelles, comment s'étonner que certains, aujourd'hui, préfèrent la combustion du cadavre, et qu'il ne reste, stricto sensu, que des cendres ? Entre la magie du néant et une obésité des tombeaux d'autant plus absurde qu'elle fleure une désaffection religieuse accrue, ils choisis-sent le néant. [...]
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