Une course infernale : le surarmement

L'homme, qui est déjà obligé de vivre avec l'idée de sa mort et éprouve les plus grandes difficultés à s'en accommoder, peut difficilement admettre cette menace d'une mort prématurée à l'échelle planétaire qu'il s'est délibérément et de sa propre volonté infligée.
Délibérément et de sa propre volonté ? C'est impossible. On ne peut à ce point être son propre ennemi que de s'infliger pour guérir un mal, l'agression, un mal total, la destruction.
Si l'on soustrait de la somme des maux que peut causer une guerre nucléaire le montant de ceux que peuvent engendrer l'émulation, la cupidité, la gloriole les plus effrénées, il demeure une différence presque infinie entre l'apport de la malignité humaine et le mal qui lui-même tend vers un infini négatif.
Quelle est donc la main qui a apporté le complément ? La fatalité, le hasard ? Ceux qui admettent l'existence de Satan devraient être plutôt tentés de porter à son crédit ce surplus de perversité qui est peut être destiné à mettre fin à l'espèce humaine.

La défense classique

L'aspect d'inéluctable absurdité apparaît très clairement lorsqu'on aborde les problèmes de défense, en particulier tels qu'ils se posent dans les sociétés hautement évoluées.

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