n°24 L'éducation chrétienne Juillet - Aout 1979*


Claude Bruaire : Transmettre la foi à l'intelligence

Problématique

Marguerite Léna, s.f.x. : La vocation chrétienne de l'éducation

L'éducation, au sens le plus large, n'est pas seulement une tâche que les chrétiens partageraient avec tous. Plus fondamentalement, c'est un lieu théologique, qui fait expérimenter l'ensemble du mystère chrétien et, en pratique, à l'éducateur autant qu'à l'éduqué.

Joachim Becker. : « Tu honoreras ton père et ta mère »

Le quatrième commandement a une formulation positive. Ce n'est pas un hasard : honorer ses parents, c'est d'abord les aider à vivre, en recevoir une bénédiction, et finalement y reconnaître un visage de Dieu. Notre époque peut comprendre cette parole.

Stanislaw Grygiel : Apprendre qui est l'homme

Eduquer un être humain, ce n'est pas utiliser un modèle pour y conformer un matériau. C'est laisser l'individu s'ouvrir à la transcendance qui le constitue. Mais une transcendance qui le respecte — celle de l'amour.

Intégration

Dominique Laplane : Education et identité chrétiennes

La non-directivité absolue n'est pas plus applicable que la directivité non-directive. Comment permettre à l'enfant et l'adolescent, dès lors, de trouver son identité ? Peut-être par des normes exigeantes, face auxquelles l'enfant s'éprouve et se forme en se les adaptant.

Attestations

Jean-Noël Dumont: La foi est (aussi) une culture

Ni le dogmatisme du « catéchisme », ni l'irrationalisme des discussions vagues ne respectent la liberté. Car on ne peut croire qu'en prenant conscience de l'enjeu de la décision. L'enseignement scientifique de la religion se distingue de la catéchèse, mais la rend aussi à sa véritable fonction : éduquer à croire la foi de l'Église.

Bernard Gillibert, s.j. : Structurer une liberté — Une expérience ignatienne

Éduquer à la foi chrétienne, c'est tout en même temps structurer une liberté et la laisser — seule face à Dieu — faire (ou non) l'expérience de son élection gratuite.

Alain Quilici, o.p. : Echec de l'enseignement, conversion de l'enseignant

L'enseignement de la foi conduit parfois à d'inexplicables échecs. Mais ceux-ci résultent de l'enjeu même de l'entreprise : éduquer une liberté suppose qu'on reconnaisse son droit de dire « non ». Ce risque, le Christ l'a pris avec l'humanité entière. C'est pourquoi l'échec à transmettre la foi fait aussi partie de la foi à transmettre.

Dossier : Maurice Clavel, un rappel

André Frossard : Une joie qui n'est pas finie

Henri Caffarel : Clavel, l'adorateur

Pierre-Philippe Druet: La symphonie continuée

Jean-Luc Marion: Clavel philosophe ?

Mgr Daniel Pézeril : Témoin de la Vie

Signets

Dom Marc-François Lacan, o.s.b. : Le mystère de l'enfer

En marge et complément de la précédente livraison sur le « mystère d'iniquité », nous accueillons ici une opinion libre, sur une question ouverte : l'éternité des peines de l'enfer. Seul peut-être l'amour de Dieu est éternel, qui consume finalement tout, pour le néant ou l'embrasement, soit pour la mort, soit pour la vie.

Gérard Defois : La mystique engendre l'éthique

L'enseignement de Jean-Paul II, dans Redemptor Hominis, met en valeur la foi comme principe d'analyse sociale. L'agir chrétien n'est pas déterminé par des valeurs humaines, mais par la radicale nouveauté de la foi.

André Manaranche, s.j.: Le prêtre, soubassement et enjeu d'une interrogation

Les divers débats qui agitent l'actualité ecclésiastique, en particulier sur le sacerdoce, rencontrent toujours en fait les mêmes options de fond, antérieures aux arguments don-nés, voire aux positions conscientes. Il vaut de tenter de les mettre à jour, même si la rigueur de l'analyse doit courir le risque de durcir les thèses.

Transmettre la foi à l'intelligence

Claude Bruaire

Les chrétiens ont à transmettre à leurs enfants l'héritage le plus précieux, la foi dans le Dieu venu en notre histoire. Ils savent que ce don qu'il faut donner est fragile, reposant sur la liberté incertaine, difficile d'accès, car lié à une tradition ancienne et complexe, vite épuisé dans les intérêts de la vie, oublié dans le cours du monde moderne... Mais ils savent aussi qu'ils ne peuvent garder la lumière dont ils n'ont pas la source, sans abolir le sens de leur propre existence. Malheur à nous si nous n'annonçons pas l'Evangile aux enfants.

Cependant, nous ne savons plus comment faire. Nous ne pouvons plus faire apprendre comme nous avons appris, répétant un formulaire catéchétique inassimilable. Mieux vaut, répète-t-on, l'apprentissage de la vie chrétienne, de la pratique effective de la charité. Et si l'intelligence doit être nourrie de la pensée de la foi, il faut attendre qu'elle devienne adulte. Après tout, l'existence chrétienne n'est pas une affaire intellectuelle. Ainsi prenons-nous parti, consonnant avec une vieille conception pédagogique remise au goût du jour, pour une éducation sans instruction. Crainte d'imposer un savoir, de dénaturer les tendances « spontanées », d'infliger une discipline artificielle. A quoi se mêle, malgré nous, le mépris pour l'intelligence de l'enfant, qu'insinue toujours le mythe du privilège de l'âge adulte hérité des philosophies du progrès. Au point de banaliser à l'extrême le message de Dieu dans la fastidieuse reprise de la bonne morale laïque en guise de catéchisme.

Oublierait-on que notre religion n'est pas naturelle, qu'elle n'est rien sans une révélation difficile à entendre ? Sans doute savons-nous que la révélation de Dieu doit nous révéler à nous-mêmes, en vérité. Mais non sans la conversion de tout l'être, à quoi répugnent nos goûts et nos envies, comme les pensées communes des hommes.

Il faut donc apprendre, faire comprendre la parole de Dieu, exhausser l'intelligence à son sens singulier, livrer le contenu, sans mutilation, car la foi ne commence pas â moins. C'est difficile, c'est le plus difficile. Mais un enfant qui arrive comme un monde neuf vaut infiniment plus que tous nos efforts. Il faut nous-mêmes pénétrer toute une tradition théologique de l'Eglise où s'est continuée l'attestation de la révélation. Il faut savoir et faire savoir à toute intelligence qui s'éveille ce que Dieu a voulu nous dire de lui-même.

Alors seulement l'invocation du Dieu vivant peut venir dans les paroles de l'enfant qui apprend à prier comme le Christ nous l'a appris. Certes, tout langage peut se perdre en habitude de mots vides. Certes, le chris-tianisme n'est pas fermé comme une doctrine ésotérique. Il engage toute l'existence, mais parce que le Verbe est venu dire ce qu'est le divin, et non quelques confidences aléatoires et inoffensives. C'est bien pourquoi l'éducation a ici comme sa norme sacrée qui la juge et nous rend toujours à notre infirmité : élever toute l'existence, tout notre être d'esprit vers le seuil de la vie divine.

Dom Marc-François Lacan, o.s.b. : Le mystère de l'enfer

En marge et complément de la précédente livraison sur le « mystère d'iniquité », nous accueillons ici une opinion libre, sur une question ouverte : l'éternité des peines de l'enfer. Seul peut-être l'amour de Dieu est éternel, qui consume finalement tout, pour le néant ou l'embrasement, soit pour la mort, soit pour la vie.

Gérard Defois : La mystique engendre l'éthique

L'enseignement de Jean-Paul II, dans Redemptor Hominis, met en valeur la foi comme principe d'analyse sociale. L'agir chrétien n'est pas déterminé par des valeurs humaines, mais par la radicale nouveauté de la foi.

André Manaranche, s.j.: Le prêtre, soubassement et enjeu d'une interrogation

Les divers débats qui agitent l'actualité ecclésiastique, en particulier sur le sacerdoce, rencontrent toujours en fait les mêmes options de fond, antérieures aux arguments don-nés, voire aux positions conscientes. Il vaut de tenter de les mettre à jour, même si la rigueur de l'analyse doit courir le risque de durcir les thèses.


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