Emmanuel BÖHLER
Architecture et Liturgie
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n°234
Juillet - Aout
2014 - Page n° 78
L’analyse détaillée du Subvenite, répons chanté avant l’époque carolingienne pour les mourants, puis repris par la suite pour les messes de funérailles, montre, tant par la musique que dans les paroles, un mouvement semblable à celui de la prière eucharistique. Il porte témoignage d’une prière pour le défunt en lien étroit avec ce mystère.
« Un compendium de l’histoire de la liturgie »
Évoquer la question de la liturgie des défunts, c’est embrasser presque l’intégralité de l’histoire de la liturgie. Jusqu’à la réforme liturgique du concile Vatican II, la liturgie des funérailles fixée par Paul V, en 1614, dans le Rituel romain des funérailles, constituait un ensemble complexe et disparate, reflétant des états successifs de la spiritualité chrétienne.
La source la plus ancienne se trouve dans l’Ordo 491, du VIIe siècle, qui représente l’Ordo romain des funérailles. Cette source contient la trace du répons Subvenite2, qui se conclut par une dernière oraison de la recommandation de l’âme à Dieu.
La place de ce répons est caractéristique de l’évolution future de la prière chrétienne. En effet, selon l’Ordo 49, ce répons fait partie des prières de recommandation de l’âme (commendatio animae), mais pour les défunts. Il faut le chanter, après que le mourant a remis son âme à Dieu. Or, il faut constater qu’à partir de la réforme carolingienne, les livres liturgiques romano-francs feront apparaitre des prières à prononcer avant la mort. Ces prières prendront le même nom de commendatio animae, les prières devant être dites après la mort prendront alors le nom d’oraisons post obitum hominis. Ce glissement lexical est lourd de conséquences. L’évolution progressive que connaîtront les livres liturgiques conduira le Rituel romain de 1614 (chapitre 5 à 8) à proposer une compilation de prières qui ne respectait plus tout à fait cette distinction entre la commendatio animae et les oraisons post obitum hominis. Il en résulte que le répons Subvenite était à chanter ou à réciter, non plus pour un défunt comme pour l’antique usage romain, mais pour un mourant dans son agonie3. Aimé-Georges Martimort a bien souligné cet aspect dans un commentaire du Rituel romain de 1614, en particulier des prières de l’ordo commendationis animae4. [...]
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1. OR 49, Michel ANDRIEU, Les Ordines romani du Haut Moyen Age, t. IV. Les Textes (suite : Ordines XXXV-XLIX), Louvain, 1956, p. 523-530.
2. OR 49, n° 3, ibid., p. 529.
3. L. GOUGAUD, « Étude sur les Ordines commendationis animae », Ephemerides Liturgicae 49, 1935, p. 3-27.
4. A.G. MARTIMORT, « L’ordo commendationis animae », La Maison Dieu 15, 1948, p. 145.
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