Dieu ≪ réside-t-il ≫ dans les cieux ?

Éléments d’une géographie théologique de la Bible hébraïque Distant ou proche ? « Les cieux » de la Bible hébraïque soulignaient la distance entre Dieu et les hommes ; dans la prière dominicale, le Fils nous invite à nous rapprocher d’un Père céleste qui se met à notre portée.

 

Dans quel contexte la Bible hébraïque recourt-elle au terme « shamayim – cieux », comment le comprend-elle, et que signifie le fait que de nombreuses traditions désignent les cieux comme résidence de Dieu, ou, au moins, établissent un lien étroit entre les « cieux » et la présence divine ? L’usage de l’expression « Bible hébraïque », dans la formulation de cette question, peut donner l’impression qu’il s’agit d’un corpus inamovible, déployant une compréhension
univoque de l’univers et de sa relation avec Dieu. Même si la réception canonique du texte biblique le fixe dans un état donné, elle ne doit pas faire perdre de vue à son lecteur qu’il résulte d’un long processus de « canonisation », au cours duquel les traditions bibliques ne cessent d’être réécrites, enrichies de commentaires qui reflètent les évolutions de la situation historique des communautés croyantes, de leur réflexion théologique et de la manière dont elles appréhendent Dieu lui-même1.

La compréhension et la présentation des « cieux » dans la Bible hébraïque sont donc plurielles. Nous envisagerons dans cette contribution le processus qui conduit à établir, dans le texte biblique, un lien entre la notion de « cieux » et la présence divine, puis nous tenterons de rendre compte de la tension qui existe entre les traditions bibliques qui mettent en relief la proximité de Dieu et son action dans l’histoire des hommes, et celles qui envisagent son éloignement « géographique », voire son inaccessibilité dans les cieux. Enfin, nous essaierons de mettre au jour la manière dont la Bible hébraïque tente d’articuler la compréhension de Dieu comme « Dieu proche » et l’affirmation de sa transcendance qu’exprime de manière symbolique sa résidence céleste.

1. Le « ciel », les « cieux » et la présence de Dieu

Si la Bible hébraïque ne connaît que le pluriel « shamayîm », la traduction grecque des Septante (LXX) utilise le singulier « ouranos » [...]
 

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1 Concernant la notion de « protocanons », voir Sanders 1991, p. 203-217.


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