Relire Ordinatio sacerdotalis

Une grande philosophe allemande explique comment elle en est venue à refuser l’accès des femmes au sacerdoce ministériel.

Relire Ordinatio sacerdotalis
Dans l’actuel climat d’opinion, plusieurs évêques (allemands) plaident pour l’ordination sacerdotale des femmes. Un grand nombre de prêtres partagent cette opinion et préparent les fidèles, dans leurs sermons, à ce changement. L’auteure de cet article a elle-même souvent entendu le dimanche annoncer cette réforme (au lieu de commenter l’Évangile). Outre les fréquents arguments sociologiques−selon lesquels il est temps d’ouvrir aux femmes les fonctions sacerdotales comme dans le reste de la société − on s’efforce aussi de trouver des raisons exégétiques pour invalider l’exemple de Jésus et des apôtres et déplacer le message, par exemple sur le terrain
de l’égalité de tous les baptisés – surtout parce que le baptême conduit incontestablement au sacerdoce général et royal. Et en effet, il est difficile d’ignorer le « caractère raisonnable » de ces arguments. Et pourtant quelqu’un bloque. Ce n’est pas parce qu’il en ignore le caractère raisonnable : au contraire, il répète même les arguments avancés, et il les a compris. Ce quelqu’un est le pape. Et cela change les données : cela change même le point de vue sur la question.
À la Pentecôte 1994, invoquant le ministère pétrinien, le pape Jean-Paul II a apporté une réponse dans sa lettre apostolique Ordinatio sacerdotalis ¹. Une réponse qui fait référence à une exposition détaillée par le pape Paul VI² et qui est donc doublement légitime. Et la réponse est non : pas de sacerdoce pour les femmes.
L’auteure de cet article doit reconnaître qu’elle a longtemps été préoccupée par ce sujet et a réfléchi au transfert de fonctions sacramentelles à des diaconesses. Elle a étudié les possibilités et comprend très bien ce que d’autres ont avancé à ce sujet ; mais elle a clairement exclu le sacerdoce féminin. Mais également le diaconat féminin comme ministère ordonné lui est désormais devenu problématique.Cette évolution mérite une explication.L’explication vient de la foi. Je crois que le magistère est en effet confié à Pierre et à ses successeurs pour décider avec justesse des questions essentielles.Avec justesse ne veut pas dire avec prétention, mais en vertu du ministère reçu pour interpréter l’exemple du Christ et la pratique constante de l’Église. Ces trois raisons figurent dans la Lettre apostolique : le ministère, l’exemple et la pratique.

 1 Lettre apostolique sur l’ordination sacerdotale exclusivement réservée aux hommes, 22 mai 1994 (vatican.va)

 2 Inter insigniores, 15 octobre 1976 : AAS 69 (1977), 98-116.

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