n°77 Cosmos et création Mai - Juin 1988*


Le conflit entre science et foi, entre théorie de l'évolution et dogme de la création, est désormais bien dépassé et avec lui les tentations symétriques du fidéisme et du concordisme. Le débat peut porter sur les fondements de l'activité scientifique. et la foi que confessent les chrétiens en un Dieu créateur y est un stimulant.

Page Titre Auteur(s)
4 Le cosmos et son Créateur Jean-Robert ARMOGATHE Pierre JULG
9 Création et Trinité Hans Urs VON BALTHASAR
18 Pour une catéchèse de la création Christoph SCHÖNBORN
35 Le commencement de la fin Olivier BOULNOIS
54 Au commencement du temps Pierre JULG
70 De quelques ruses d'un démon chez les scientifiques André BERTHON
77 Pour le principe anthropique Hervé BARREAU
84 Sensus fidelium Léo SCEFFCZYK
101 Vatican Il : un concile traditionnel ? Claude DAGENS
115 Le droit de la foi Jean DUCHESNE

Editorial : Jean-Robert Armogathe et Pierre Julg

Problématique

Hans-Urs von Balthasar : Création et Trinité

Pourquoi le Dieu unique a-t-il créé le monde? Ce mystère ne trouve d'issue que dans l'Incarnation qui révèle que si Dieu est un, c'est parce qu'il est trois et que son unité est amour. Dieu a créé le monde en vue de la récapitulation de toutes choses dans son Fils, à travers la Croix qui est la forme suprême de l'amour. L'Esprit livré sur la Croix introduit le monde dans ce mystère.

Christoph Schönborn, o.p.: Pour une catéchèse de la création (Genèse et évolution)

L'annonce chrétienne du salut présuppose la foi en la création. La foi en Dieu, Père, créateur du ciel et de la ter re, est le fondement de la foi en Jésus-Christ, Rédempteur, et en l'Esprit Saint qui achève l'oeuvre de Dieu. Il est important de le rappeler dans le contexte actuel, face aux théories de l'évolution. Le dogme de la création doit occuper, dans la catéchèse, la place fondamentale qu'il avait dans l'ancienne Église : au début de l'introduction au christianisme.

Intégration

Olivier Boulnois : Le commencement de la fin

La science contemporaine nous amène à poser le problème du commencement du monde. Mais la stupeur du savant devant les découvertes de la science doit faire place à l'étonnement du philosophe (« Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? »), puis à l'émerveillement du chrétien (« pourquoi Dieu a-t-il créé? ») qui contemple l'oeuvre de la création. La pensée de l'origine conduit à l'éblouissement qu'il y ait un Autre.

Pierre Julg : Au commencement du temps (Cosmologie scientifique et Dieu créateur)

Si la Science du XXe siècle attribue au monde un commencement, il ne faut pas pour autant croire qu'elle retrouve l'idée de création. La singularité initiale de la théorie du « Big Bang» n'est pas l'univers au moment de la création, et la finitude de l'âge de l'univers ne signifie pas son commencement absolu. En affirmant que la création eut lieu au commencement du temps, la tradition chrétienne dit non que la création eut lieu dans le temps, mais que le temps est créé : Dieu est au-dessus du temps comme son Créateur et son Seigneur.

Attestations

André Berthon : De quelques ruses d'un démon chez les scientifiques

Au soir de leur carrière, des savants entraînés hors de leur science cherchent la gloire des media en esquissant des conceptions du monde qui tiennent de la mystification soutenue par l'autorité que leur confère leur notoriété scientifique.

Hervé Barreau : Pour le principe anthropique

Notre présence à l'univers en tant qu'êtres vivants contraint ce dernier à être suffisamment  vieux pour que nous ayons eu le temps d'apparaître, et impose à la physique des caractéristiques et paramètres fondamentaux convenant à notre existence. A considérer les multiples accidents de la physique et de l'astronomie qui ont travaillé à notre profit, tout semble s'être passé comme si l'univers devait savoir que nous avions à apparaître.

Signets

Leo Scheffczyk: Sensus fidelium (La force de la communauté)

Le sensus fidelium n'est pas le résultat d'efforts individuels. Il s'agit plutôt d'une conscience  collective de l'Église, qui naît de la communion des saints, et aussi de l'harmonie entre pasteurs et fidèles.

Mgr Claude Dagens : Vatican Il : un concile traditionnel ?

Vingt-trois ans après, l'oeuvre de Vatican II commence seulement à être « reçue », et il ne faut pas s'en étonner. Ce Concile a effectivement été nouveau. Mais il a aussi été profondément traditionnel : d'abord en renouant avec la tradition patristique, ensuite et surtout par son oeuvre théologique, tout aussi christologique et anthropologique qu'ecclésiologique.

Jean Duchesne : Le droit de la foi (A propos du dernier livre du cardinal Lustiger)

Le choix de Dieu a séduit mais aussi bousculé, et notamment par sa critique de la rationalité moderne. Les autres insistances dérangeantes de l'archevêque de Paris (sur les racines hébraïques et les sacrements), ainsi que les désarrois de la pensée contemporaine (avec «l'affaire Heidegger », entre autres) montrent cependant une cohérence de la foi judéo-chrétienne qui ne méprise aucunement les problématiques actuelles, parce qu'elle se reconnaît le droit de les évaluer, le devoir de les respecter et l'ambition de les convertir.

Le cosmos et son Créateur

Jean-Robert Armogathe et Pierre Julg

L’émerveillement de l'homme devant l'univers, sa beauté et sa diversité, fait partie de l'expérience la plus ancienne. On en trouve la trace dans toutes les civilisations. Toutes les explications mythiques ou religieuses du monde et de son origine, les récits de la création, prennent leur source dans cet émerveillement.

La Bible fait constamment référence à cette étonnante variété de la nature, à ce foisonnement d'êtres les plus divers, qui sont comme autant d'ornements inutiles au monde que Dieu crée pour le confier à l'homme. C'est par pure gratuité que Dieu crée les « grands serpents de mer » (Genèse 1, 21), ainsi que «Léviathan qu'il forma pour s'en rire » (Psaume 104, 26). Le Livre des Psaumes est rempli de cette louange cosmique : « Que tes oeuvres sont nombreuses, Seigneur, toutes avec sagesse tu les fis, la terre est remplie de ta richesse » (104, 24). « Les cieux racontent la gloire de  Dieu, et l'oeuvre de tes mains, le firmament l'annonce» (19, 2).

À la question « Pourquoi cette variété, cette surabondance dans l'oeuvre de Dieu ? », la Bible répond que Dieu a créé l'univers par sa Sagesse qui était auprès de lui au commencement de ses oeuvres (Proverbes, 8, 22-31), que toutes choses ont été créées dans le Verbe de Dieu (Jean 1, 3), dans le Fils éternel : « Image du Dieu invisible, premier-né de toutes créatures, c'est en lui qu'ont été créées toutes choses, dans les cieux et sur la terre... tout a été créé par lui et pour lui » (Colossiens 1, 15-16). Autrement dit, la diversité et la gratuité de l'oeuvre de la création trouve son origine dans la surabondance d'amour qui déborde de la vie intra-trinitaire du Créateur, de l'amour du Père pour son Fils, dans l'Esprit Saint. La richesse de la création répond à celle, plus grande encore, de la vie divine. Si l'oeuvre des six jours est le produit de la parole efficace et toute-puissante de Dieu, cela signifie qu'il n'existe un cosmos que parce qu'il y a, en Dieu, un Logos, un Verbe. [...]

 

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Leo Scheffczyk: Sensus fidelium (La force de la communauté)

Le sensus fidelium n'est pas le résultat d'efforts individuels. Il s'agit plutôt d'une conscience  collective de l'Église, qui naît de la communion des saints, et aussi de l'harmonie entre pasteurs et fidèles.

Mgr Claude Dagens : Vatican Il : un concile traditionnel ?

Vingt-trois ans après, l'oeuvre de Vatican II commence seulement à être « reçue », et il ne faut pas s'en étonner. Ce Concile a effectivement été nouveau. Mais il a aussi été profondément traditionnel : d'abord en renouant avec la tradition patristique, ensuite et surtout par son oeuvre théologique, tout aussi christologique et anthropologique qu'ecclésiologique.

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Le choix de Dieu a séduit mais aussi bousculé, et notamment par sa critique de la rationalité moderne. Les autres insistances dérangeantes de l'archevêque de Paris (sur les racines hébraïques et les sacrements), ainsi que les désarrois de la pensée contemporaine (avec «l'affaire Heidegger », entre autres) montrent cependant une cohérence de la foi judéo-chrétienne qui ne méprise aucunement les problématiques actuelles, parce qu'elle se reconnaît le droit de les évaluer, le devoir de les respecter et l'ambition de les convertir.


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