Chacun dans son ordre, l’Église et l’État aspirent à la perfection.Le fondement de l’Église, c’est le Christ ; le fondement de l’État, quel est-il ? Sur quoi pouvons-nous fonder in ordre juridique et politique juste ? Nous réclamer de principes transcendants, est-ce intolérance ou respect ?
Éditorial : Olivier Boulnois : César intégriste ?
Vouloir fonder l'ordre public sur la loi naturelle, est-ce de l'intégrisme ? Ou pour être un bon citoyen, le croyant doit-il se conformer au monde ?
Problématique
Nicolas Aumônier : « Hors de l'Église, pas de salut »
Le salut de tout homme, croyant ou incroyant, lui donne d'appartenir à l'Église invisible ; mais l'Église visible, en défendant la transcendance de l'homme, le sauve des tyrannies.
La comparaison des deux cités est-elle chrétienne?
Yves-Marie Hilaire : Brève histoire de la distinction entre autorité spirituelle et pouvoir temporel
Partant, d'une part, de la distinction établie par le Christ entre le culte dû à Dieu et le respect dû au pouvoir temporel de César, et, d'autre part, de la prépondérance, affirmée par le pape Gélase Iv, de l'universalité de l'autorité pontificale sur le pouvoir impérial, l'auteur décrit les principaux traits des quinze derniers siècles de relations entre pouvoir temporel et autorité religieuse.
Olivier Chaline : Ecclésiologie et théories de l'État : un conflit nécessaire
Théoriciens de l'Église et théoriciens politiques se sont inspirés mutuellement. Avec quelle validité ? L'examen de trois analogies employées pour caractériser l'Église et l'État (celles du corps, de la cité et de la société) permet de conclure à la nécessaire indépendance des deux domaines, et même à leur nécessaire opposition.
Liberté civile et liberté religieuse
Peter Erdö : Liberté religieuse dans l'Église
La liberté religieuse, comprise à partir de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 et de la déclaration conciliaire Dignitatis humanae de 1965 comme le droit pour chacun de pratiquer sa religion, ne saurait se comprendre comme le droit du chrétien à revendiquer une totale liberté d'interprétation à l'intérieur de l'Église unie autour du Credo.
André Damien : Le statut juridique des Églises reconnues en France
Par un étrange paradoxe, la France, qui a proclamé en 1795 puis en 1905 une séparation rigoureuse et absolue entre les religions et l'État, est l'une des sociétés dans lesquelles les interférences entre les pouvoirs publics et les religions sont les plus importantes.
Sur quoi fonder un ordre public juste?
Bertrand Saint-Sernin : État, nation et patrie selon Simone Weil (1909-1943) Enracinement et besoins de l'âme
La réflexion de Simone Weil sur l'État, la nation et la patrie tente d'élucider le paradoxe suivant : les institutions humaines sont imparfaites et périssables ; mais elles constituent le seul moyen dont nous disposions pour accomplir notre destinée éternelle. Simone Weil renouvelle la problématique du fondement d'un ordre juridique et politique en réconciliant, par le thème de l'enracinement de tout être humain dans l'existence d'une collectivité, spiritualité et politique.
Emmanuel Picavet : Individu et normes publiques : de l'individualisme à l'action collective
Que signifie l'individualisme en politique ? Par « individualisme », l'auteur entend la thèse d'après laquelle les jugements, souhaits ou valeurs des personnes justifient l'existence des institutions et de la vie publiques, et en déterminent les frontières et les buts. C'est dans la contribution individuelle à l'action collective, autrement dit dans l'action de concert des personnes, que se révèle la perspective d'un fondement individualiste de l'ordre politique.
Nicolas Aumônier : Un ordre public juste peut-il reposer sur la loi naturelle ?
Un ordre juridique, politique, économique et social juste, ne peut reposer que sur le respect de la personne humaine, ainsi que sur la distinc-tion, par la conscience, du bien et du mal. Tels sont les deux traits qui définissent la loi naturelle. Celle-ci apparaît comme la protection des droits fondamentaux de la personne face à tous les totalitarismes.
Signets
Robert Sokolowski : De la citation à la présence réelle : Petite phénoménologie de l'eucharistie
La prière eucharistique choisit délibérément de citer plutôt que de mimer la Cène. L'auteur énumère les raisons de ce choix. La citation renvoie au présent de la Cène, vit la rédemption au présent, fait de l'adresse au Père la raison de la transsubstantiation, et dit bien que le Christ est le seul prêtre. Loin d'être un carcan, la citation ouvre à la pleine et vivante présence du Christ.
Olegario Gonzalez de Cardedal : Expérience religieuse et création artistique : Millet, Van Gogh, Gauguin
L'artiste vraiment créateur exprime d'un même geste le visage du Christ et la vie de l'homme. Prolongeant la réflexion de Hans Urs von Balthasar, l'auteur prend l'exemple de la peinture de Millet, de Van Gogh et, surtout, de Gauguin pour montrer combien celle-ci est vraiment créatrice.
César intégriste ?
Olivier Boulnois
En politique, ou dans la vie sociale, se réclamer d'une morale transcendante est-il un signe de fana-tisme ? L'État devrait-il empêcher les croyants d'obéir à leur conscience, lorsque celle-ci refuse d'exécuter des lois injustes ? Est-ce, pour les catholiques, de l'intégrisme, que de rappeler qu'un certain nombre de principes transcendants s'imposent à tous ?
C'est l'interprétation qui a été développée récemment. À propos de plusieurs procès de manifestants ayant fait obs-truction à des avortements (IVG). Lors de la récente amnistie présidentielle, qui a exclu ces actes de l'amnistie. Et surtout, lors de la parution de l'encyclique de Jean Paul II, L'Évan-gile de la vie.
À propos de cette dernière, on a vu d'éminents politologues se scandaliser 1. La grande question est posée : de quel droit les adeptes d'une religion particulière peuvent-ils prétendre ériger leurs propres principes en loi pour tous ? Dans la phrase : «Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu », n'est-on pas en train de tout enlever à César pour tout donner à Dieu ? Lorsque les chrétiens refusent de mettre [...]
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1. Voir l'article d'A.-G. SLAMA, «Le Vatican et la République», Le Point, n° 1178, 15 avril 1995, p. 23, cité dans l'article de N. AUMONIER, p. 118.
Robert Sokolowski : De la citation à la présence réelle : Petite phénoménologie de l'eucharistie
La prière eucharistique choisit délibérément de citer plutôt que de mimer la Cène. L'auteur énumère les raisons de ce choix. La citation renvoie au présent de la Cène, vit la rédemption au présent, fait de l'adresse au Père la raison de la transsubstantiation, et dit bien que le Christ est le seul prêtre. Loin d'être un carcan, la citation ouvre à la pleine et vivante présence du Christ.
Olegario Gonzalez de Cardedal : Expérience religieuse et création artistique : Millet, Van Gogh, Gauguin
L'artiste vraiment créateur exprime d'un même geste le visage du Christ et la vie de l'homme. Prolongeant la réflexion de Hans Urs von Balthasar, l'auteur prend l'exemple de la peinture de Millet, de Van Gogh et, surtout, de Gauguin pour montrer combien celle-ci est vraiment créatrice.
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