Sans confusion ni séparation − Le Magistère dans la communauté ecclésiale

Sans confusion ni séparation - Le Magistère dans la communauté ecclésiale

Il peut sembler étrange qu’une corporation religieuse, qui se considère comme une communauté d’égaux, maintienne une instance dotée d’un pouvoir doctrinal ¹. En effet, un malaise s’exprime depuis longtemps déjà à propos des objectifs récemment affichés par le « Synodalweg » (chemin synodal) en Allemagne. La question est la suivante : comment envisager des formes participatives de gestion pratique des communautés et peut-être aussi du pouvoir doctrinal de l’Église selon la tradition ecclésiale ? On déplore une « méfiance à l’égard des formes démocratiques », le passé sert entre autres de contre-argument : autrefois, on connaissait bien les « élections, les votes, les exigences de majorité, la limitation des mandats, la séparation des pouvoirs, le contrôle et la responsabilité ² ». Il serait donc évident que les « méthodes de fonctionnement démocratique » sont « tout simplement indispensables pour les hommes et les femmes d’aujourd’hui ³ ».

Aussi plausible que cette conclusion puisse paraître, la prudence est de mise ! Premièrement, la situation complexe issue des Écritures et de la tradition ne peut être facilement assimilée aux attentes de la conscience démocratique moderne. Deuxièmement, chacun des phénomènes mentionnés témoigne d’un niveau de vie spirituelle que l’on doit retrouver aujourd’hui, si l’on veut demander des réformes...

 1 Voir Vatican II, LG 9-17.25 ; à ce sujet, voir, Peter NEUNER, Abschied von der Ständekirc

 2 Voir Thomas STERNBERG, Zum „synodalen Weg“in Deutschland [sur le “le chemin synodal” en Allemagne, dans Paul M. Zulehner – Peter Neuner – Anna Hennersperger (éd.), Synodalisierung. Eine Zerreißprobe für die katholische Weltkirche ? Expertinnen und Experten aus aller Welt beziehen Stellung Synodalisation. [Une épreuve pour L’Église catholique universelle ? Des experts du monde entier prennent position], Ostfildern 2022, 223-240, ici 234.

 3 Ibid. 234 ss.