n°226 Rites et ritualité Mars - Avril 2013*


Éditorial : Éric de Moulins-Beaufort : La loi du rite dans l’acte de foi chrétien

Le christianisme est la religion du sacrifice spirituel, de l’offrande que chaque baptisé fait de lui-même au Père. Ce sacrifice spirituel n’est possible qu’intégré au sacrifi ce unique du Christ devenu sacrifi ce de l’Église dans l’Eucharistie. C’est pourquoi le rite est nécessaire à la foi chrétienne vivante. Bien loin d’en figer l’élan, il porte la promesse de son accomplissement eschatologique. Y participer fidèlement offre à la liberté humaine son plein déploiement dans la communion catholique du Corps glorieux du Christ.

Thème: Rites et ritualité

François Cassingena-Trévedy : La ritualité liturgique – un espace de liberté

Face à la tendance contemporaine allergique à tout rite établi ressenti comme carcan, la réfl exion voit dans la ritualité liturgique, structurant l’espace et le temps, une herméneutique qui ouvre l’individu à sa « citoyenneté dans le Peuple de Dieu, habilité à poser comme un seul homme, les actes du culte de la Nouvelle Alliance. » 

Ante Crnc̆ević : La forme rituelle de la foi

Dans l’histoire du christianisme, le caractère essentiel du rite a souvent été méconnu et réduit à une forme, ou à une action ou à un signe. On redécouvre aujourd’hui le lien indissoluble entre l’acte de foi et l’acte rituel de la célébration de la foi. La liturgie célèbre l’effi cacité salvifi que de la Parole qui devient rite et, par le rite, événement du salut. 

Peter Henrici : L’ambivalence du rite selon Maurice Blondel

À la différence des pratiques superstitieuses, d’invention humaine, qui témoignent que la religiosité est naturelle – et les rationalistes n’y échappent pas – le rite, comme action humaine prescrite par Dieu, permet à l’homme de conformer sa volonté à celle de Dieu.

Jean-Robert Armogathe : « Dignum et justum est » – le droit de la liturgie

« Il est juste et bon » : droit et ritualité ont partie liée, ce qui explique la dimension doctrinale des deux traités liturgiques inclus dans le Décret de Gratien. Le droit fixe la célébration liturgique, en lui conférant l’universalité et l’homogénéité nécessaires pour la participation active des fi dèles et l’authentique fi délité à l’institution du Christ. 

Simon Icard : Rite et progrès spirituel dans la Règle de saint Benoît

L’office divin, coeur de la Règle, rythme les heures du jour et de la nuit. Le rite n’en est pas une simple répétition mais une élévation par retours successifs qui, dans ce mouvement d’ellipse, mène le moine par degré, telle l’échelle de Jacob, à progresser en humilité, à se « dépouiller du vieil homme », à revêtir « l’homme nouveau », à se conformer peu à peu à son modèle, le Christ : c’est un chemin de vie. 

Christophe Bourgeois : Le rite à l’épreuve d’Abraham

L’événement pourtant unique de la ligature d’Isaac, raconté au chapitre 22 de la Genèse, permet de mieux comprendre la logique des actes rituels car le bélier offert par Abraham sur le mont Moriya institue un culte. Mais ce bélier offert « à la place de son fils » ne prend tout son sens que si Abraham a réellement offert son propre fils en holocauste. Par là se précise la relation des rites chrétiens à l’offrande du Verbe incarné.

Signets

Jean-Pierre Batut : La « paix de Babylone » – unifier le monde ou le sauver ?

Les communautarismes posent la question de l’unité : comment espérer la bâtir ? S’agit-il de la paix armée de Babylone ou de la paix de la cité céleste ? La réflexion renvoie à l’acte de création du monde, et de l’homme à l’image de Dieu, relation originaire de filiation, fondatrice de toute relation dont le refus porte en germe les atteintes à l’unité.

Guy Stroumsa : La Terre promise – sermon pour le temps de l’Avent

Prêchant l’Avent dans un grand Collège d’Oxford, un savant franco-israélien invite les occupants de la « Terre sainte » à chercher le Seigneur et sa justice. 

Hermann Geissler : Le témoignage des fidèles en matière de doctrine selon John Henry Newman

L’article de J.H. Newmann sur le « consensus fidelium » fit polémique. Par un retour historique, cette réalité s’éclaire : la Tradition Apostolique est confiée à l’Église entière, chaque élément étant impliqué dans sa transmission, tel un miroir de ce qu’enseigne l’Église, sorte d’instinct dans le Corps mystique du Christ, fruit de l’union des croyants avec Dieu. C’est là un des défis de l’Église d’aujourd’hui.

Pierre-Alain Cahné : L’inquiétude d’être au monde

Réflexions sur le poème en prose de Camille de Toledo qui revisite la pensée pascalienne sur la situation de l’homme entre la « foi » et « l’effroi ».

Cardinal Marc Ouellet : La confirmation, sacrement de l’initiation chrétienne 

À quel âge faut-il proposer la confirmation ? Que signifie-t-elle exactement ? Qu’apporte-t-elle de plus que le baptême ? Pour tenter d’y voir clair, il convient de revisiter le lien entre, d’une part, la confirmation et le baptême, et d’autre part, entre la confirmation et l’Eucharistie qui couronne l’initiation chrétienne.

La loi du rite dans l'acte de foi chrétien

Éric de Moulins-Beaufort

 

« Nos liturgies de la terre, tout entières ordonnées à la célébration de cet Acte unique de l’histoire, l’Incarnation, ne parviendront jamais à en exprimer totalement l’infinie densité. La beauté des rites ne sera, certes, jamais assez recherchée, assez soignée, assez travaillée, puisque rien n’est trop beau pour Dieu, qui est la Beauté infinie. Nos liturgies de la terre ne pourront jamais être qu’un pâle refl et de la liturgie céleste, qui se célèbre dans la Jérusalem d’en haut, objet du terme de notre pèlerinage sur la terre. Puissent, pourtant, nos célébrations s’en approcher le plus possible et la faire pressentir ! » Benoît XVI, Vêpres à Notre-Dame de Paris, 12 septembre 2008.

 

Pourquoi y a-t-il des rites dans la religion chrétienne qui est une religion de la liberté et de l’intériorité ? Posons d’emblée quelques thèses : la ritualité chrétienne est à comprendre à partir de l’Eucharistie ; la ritualité chrétienne est justifi ée par l’eschatologie ; la ritualité chrétienne est promesse et gage et donc aussi source de la liberté chrétienne. 

Intériorité mutuelle du sacrifice liturgique et du sacrifice spirituel

Ce qui compte en christianisme, c’est le sacrifice spirituel. La constitution Lumen gentium l’exprime en termes précis : « Les baptisés, en effet, par la régénération et l’onction du Saint-Esprit, sont consacrés pour être une demeure spirituelle et un sacerdoce saint, pour offrir, par toutes les activités du chrétien, autant de sacrifices spirituels, et proclamer les merveilles de celui qui des ténèbres les a appelés à son admirable lumière (1 Pierre 2,4-10) » (LG 10). Presbyterorum Ordinis est plus décisif encore. Cherchant à définir la part des prêtres dans la mission de l’Église (chapitre premier du décret), le Concile lui donne pour contenu le « service sacré de l’Évangile » dont la finalité est « que les nations deviennent une offrande agréable,  sanctifiée par l’Esprit-Saint » et encore, aussitôt après, comme pour détailler pour chacun ce qui a été énoncé de l’ensemble des hommes : « que tous les membres du peuple [...] 

 

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Jean-Pierre Batut : La « paix de Babylone » – unifier le monde ou le sauver ?

Les communautarismes posent la question de l’unité : comment espérer la bâtir ? S’agit-il de la paix armée de Babylone ou de la paix de la cité céleste ? La réflexion renvoie à l’acte de création du monde, et de l’homme à l’image de Dieu, relation originaire de filiation, fondatrice de toute relation dont le refus porte en germe les atteintes à l’unité.

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À quel âge faut-il proposer la confirmation ? Que signifie-t-elle exactement ? Qu’apporte-t-elle de plus que le baptême ? Pour tenter d’y voir clair, il convient de revisiter le lien entre, d’une part, la confirmation et le baptême, et d’autre part, entre la confirmation et l’Eucharistie qui couronne l’initiation chrétienne.


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