Pouvoir, résistance, autorité – Lectures antiques du Nouveau Testament

Pouvoir, résistance, autorité -  Lectures antiques du Nouveau Testament

Au fil des siècles, la théologie chrétienne ne fait que développer ce qui se dit entre le premier verset de la Genèse et le dernier de l’Apocalypse de Jean. L’exemple fondateur de cette théologie biblique est donné par les Pères, mais aussi par les martyrs. Qu’il s’agisse donc du problème de l’autorité ou d’un autre, il faut toujours relire l’Écriture que l’on croit connaître, la relire en Église, en s’appuyant sur des générations d’interprètes et de témoins.

Les pages que voici tâchent d’écouter, à la lumière des cinq premiers siècles, les cinq passages de portée générale que le Nouveau Testament consacre à ce qui s’appelle aujourd’hui le pouvoir politique (sans trancher, pour l’instant, s’il faut dire « pouvoir » ou bien « autorité »). Il y a deux paroles de Jésus : son « Rendez à César » (Matthieu 22,21 et parallèles) ; sa réponse à Pilate : « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l’avais reçu d’en haut » (Jean 19,11). Ensuite, sur le respect dû aux institutions politiques, sept versets de Paul (Romains 13,1-7) et cinq de Pierre ou d’un de ses disciples (1 Pierre 2,13-17). Enfin, due probablement à un héritier spirituel de Paul, une exhortation à prier pour les gouvernants (1 Timothée 2,1-4).

Les chrétiens de l’Antiquité n’ont pas seulement commenté ces cinq textes ; ils les ont mis en pratique, au risque de leur vie. Par leurs écrits comme par leurs actes, ils en ont manifesté la richesse et la cohérence. Leur legs, contemplé ci-dessous en douze brèves étapes, s’avère lui-même riche et cohérent. Notre temps en a besoin pour relire et, à son tour, incarner le message du Nouveau Testament.

Chemin faisant, pour mettre en perspective les idées antiques, il m’arrivera de citer Gaston Fessard, Autorité et Bien commun¹. Qui pourrait écrire un seul mot sur l’autorité sans recourir à ce livre ?...

  1 Gaston FESSARD, Autorité et Bien commun, éd. Frédéric Louzeau, Paris, Ad Solem, 2015. Du vivant de son auteur, cet ouvrage connut deux éditions : en 1944 et 1969. La nouvelle édition établie par le Père Louzeau, riche d’une substantielle introduction et de documents partiellement inédits, est un véritable instrument de travail.