n°29 Après la mort Mai - Juin 1980*


Claude Bruaire: En attendant la résurrection des corps

Cardinal Joseph Ratzinger : Entre la mort et la résurrection

Pour assurer la cohérence et la fidélité de la doctrine chrétienne de la mort et de la résurrection, il est nécessaire de restaurer la notion d'âme que la phobie du dualisme avait presque évacuée.

Hans-Uns von Balthasar : Jugement

Après sa mort, l'homme ne sera pas l'objet passif d'une sentence rendue par un Juge pointilleux, mais rencontrera l'Amour absolu, auquel il répondra par un oui ou un non qui l'engageront définitivement.

Karl Lehmann : Le purgatoire

Le purgatoire n'est pas, comme on l'imagine souvent, un lieu, mais un état, un processus de purification de l'âme face à face avec Dieu.

Juan-Luis de la Pena : Résurrection ou réincarnation ?

L'idée de réincarnation, qui semble redevenir à la mode, repose sur une vision de la réalité incompatible avec la foi chrétienne.

Ysabel de Andia : Revêtir l'immortalité

Paralysée par l'idée de la mort, ou hésitante sur la notion d'esprit, la pensée contemporaine renâcle devant l'immortalité de l'âme. Il est pourtant impossible d'oublier l'anthropologie que proposent saint Thomas d'Aquin et plus encore saint Paul, et qui s'enracine dans la victoire du Christ sur  la mort.

Mgr. Jean-Marie Lustiger : « Si le grain de blé ne meurt... »

Homélie prononcée lors d'une messe de funérailles. Commentaire de l'Évangile de saint Jean (12, 24-28).

Signets

Juan-Maria Laboa : L'Église face à la violence de son histoire

L'Église de la charité a subi la violence. Mais elle l'a aussi exercée. Il faut le reconnaître, puis comprendre qu'elle ne peut échapper aux lois des sociétés humaines, même si elle doit ne pas totalement y céder.

À propos des deux derniers livres de René Girard

Deux théologiens examinent les récents travaux de René Girard. Du point de vue de la dogmatique, il faut souligner que la rédemption n'est pas un mécanisme de transfert de la faute, mais qu'elle se joue entre des libertés et dans l'amour trinitaire. Et l'exégèse rappelle la complexité dans la Bible de l'idée de sacrifice, que le Christ n'abolit pas, mais accomplit.

Hans-Urs von Balthasar : Jésus bouc émissaire

Henri Cazelles: Sacré et sacrifice

Jean Léonard : Oser enseigner la foi (1)

La catéchèse doit enseigner l'insondable mystère du Christ de façon complète et systématique, en dépassant les fausses oppositions comme celle de la « vie » et de la connaissance. Tel est, parmi d'autres possibles, le point de vue retenu ici dans Catechesi tradendae.

Jean-Pierre Mahé: Lectures patristiques

En présentant un tableau complet des travaux actuellement disponibles sur les Pères de l'Église, un spécialiste dresse un bilan, offre des guides de lecture et témoigne d'une passion de foi.

En attendant la résurrection des corps

Claude Bruaire

Que serons-nous, après la mort, si Dieu nous en libère ? L'espérance entretient cette interrogation vive et personnelle, aussi intime que l'angoisse de la mort nous est propre, impartageable. Aucune représentation collective ne peut l'effacer, à moins de se distraire de notre destin en cédant aux idéologies de la métamorphose sociale. Aucun espoir de retrouver l'être aimé, aucune attente de la fraternité universelle instaurée, qui ne butent sur la même question préalable : comment penser mon existence ressuscitée, comment y croire ?

Nous ne pouvons espérer et désirer si nous restons fixés à l'image d'une divinité étrangère à notre vie, absente de notre histoire, condamnée à une éternité vide, perdue dans son abstraction. Pas davantage pouvons-nous assimiler un bonheur éternel à une satiété mortelle, à quelque vision immobile indiscernable tant de la cécité que de l'ennui indéfini. Mais au chrétien, la Bonne Nouvelle dit tout le contraire : un Dieu qui est plénitude des temps, un Dieu vivant absolument dans l'infinie intensité de l'amour trinitaire, d'une vie plénière qu'attesté et occulte, tout à la fois, l'Incarnation du Fils. Un Dieu qui ne promet pas d'étancher notre soif d'être, de connaître et d'aimer, sans promettre d'aviver éternellement ce désir qui est l'animation même de l'Esprit.

Pourtant, toute affirmation de la foi au Dieu sauveur cède au silence d'un doute qui écrase l'espérance chaque fois que se pose, lancinante, la question de mon corps. Nous répétons les mots de la résurrection de la chair, mais nous ne savons comment y croire, tant la certitude est dure de la reddition de notre corps aux éléments de la nature, à chaque événement de mort humaine. Alors que serons-nous ? Une « âme » désincarnée, prisonnière aujourd'hui de l'enveloppe charnelle, demain rendue à sa réalité séparée ? Mais c'est précisément ce que dépasse l'annonce de la résurrection. Il est vrai que le dualisme exprimé en rigueur éclatante dans le Phédon de Platon s'est préservé d'âge en âge, et pèse au fond de nos pensées. Au point de balancer, chez les théologiens eux-mêmes, l'affirmation du christianisme. Peut-être même faut-il reconnaître que la pensée philosophique n'a guère profité, ici, d'une suscitation neuve de notre foi.

Que pouvons-nous penser, sur ce point crucial de notre destinée ? Il nous faut, d'abord, maintenir deux certitudes inscrites en notre existence. Celle qui nous fait dire : je ne suis pas mon corps, ni selon la biologie, ni selon la subjective sensibilité. Et celle qui nous fait ajouter que la vie d'un corps nous est nécessaire cependant, pour exister comme un être d'esprit, un être qui s'exprime, un être qui parle. Mais précisément, quand une personne manifeste son être propre sur son visage, sur son regard, quand le corps des mots se fait oublier chaque fois que le sens intelligible dévore leur chair naturelle, nous savons que l'existence spirituelle, plus forte que la nature, ne vit en de l'esprit impérissable qu'en perdant son non-sens naturel, que dans la défaite de sa vie obscure et promise à la décomposition. C'est pourquoi nous ne pouvons nous représenter le corps ressuscité à l'aide des images de la vie naturelle.

Ainsi la réponse de saint Paul à notre éternelle question : comment les corps ressuscitent-ils ? demeure-t-elle seule adéquate, en son indécision même, puisqu'elle prend acte de l'absolue contingence de notre chair naturelle : « Autre l'éclat des corps terrestres, autre celui des corps célestes... Il en sera ainsi de la résurrection des corps » (1 Corinthiens 15, 40, 42).

Juan-Maria Laboa : L'Église face à la violence de son histoire

L'Église de la charité a subi la violence. Mais elle l'a aussi exercée. Il faut le reconnaître, puis comprendre qu'elle ne peut échapper aux lois des sociétés humaines, même si elle doit ne pas totalement y céder.

À propos des deux derniers livres de René Girard

Deux théologiens examinent les récents travaux de René Girard. Du point de vue de la dogmatique, il faut souligner que la rédemption n'est pas un mécanisme de transfert de la faute, mais qu'elle se joue entre des libertés et dans l'amour trinitaire. Et l'exégèse rappelle la complexité dans la Bible de l'idée de sacrifice, que le Christ n'abolit pas, mais accomplit.

Hans-Urs von Balthasar : Jésus bouc émissaire

Henri Cazelles: Sacré et sacrifice

Jean Léonard : Oser enseigner la foi (1)

La catéchèse doit enseigner l'insondable mystère du Christ de façon complète et systématique, en dépassant les fausses oppositions comme celle de la « vie » et de la connaissance. Tel est, parmi d'autres possibles, le point de vue retenu ici dans Catechesi tradendae.

Jean-Pierre Mahé: Lectures patristiques

En présentant un tableau complet des travaux actuellement disponibles sur les Pères de l'Église, un spécialiste dresse un bilan, offre des guides de lecture et témoigne d'une passion de foi.


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