« Lorsque les Saintes Femmes sont arrivées au tombeau du Christ le matin de le Résurrection, elles ont eu un moment de stupeur. Le mot grec est le même que celui qu’on trouve dans le récit que nous donne Marc de l’agonie du Christ au Jardin dés Oliviers . (Marc 14, 33 et 16, 5-6). Julien Green, Journal (VIII), (Oeuvres complètes, Pléiade, tome V, p. 194)
Editorial : Claude Bruaire: Pouvons-nous y croire ?
Georges Chantraine s.j. : De quoi parlons-nous ?
Avec Jésus, ce n'est pas n'importe quel corps qui ressuscite. Ce corps était dès l'origine celui du Verbe, et il le reste dans l'église, l'Écriture, l'Eucharistie. Savons-nous donc bien ce que c'est qu'un corps ?
Problématique
Hans-Urs von Balthasar: La mort engloutie par la vie
La Résurrection ne se laisse comprendre que liée à l'Incarnation et la Passion du Fils. Et sa place décisive dans l'économie du Salut n'est reconnaissable qu'à partir des relations trinitaires.
Leo Scheffczyk : Ce sur quoi tout repose
Que Dieu ait réveillé Jésus d'entre les morts est le pivot de tout le mystère et de toute l'existence chrétiens, dans leurs dimensions baptismale, ecclésiale et eschatologique.
Intégration
Peter Schmidt : Fait historique et vérité théologique
Comment concilier que la Résurrection soit en même temps un fait « objectif » et une réalité que seule la foi « subjective » permet de reconnaître ? La Résurrection garde une priorité logique et ontologique sur la foi, et nous ne la découvrons que dans le témoignage baptismal et eucharistique de l'église apostolique où s'accomplissent les promesses de l'Alliance.
Rudolf Pesch : Le tombeau vide
Le fait que le tombeau se soit trouvé vide au matin de Pâques n'est pas à proprement parler une « preuve » de la Résurrection du Christ. C'en est plutôt la conséquence, et c'est ce que permet de reconnaître l'analyse historico-critique des textes évangéliques (notamment de Marc 16, 1-8).
Attestations
Jacques Guillet s.j. : L’appel à la conversion : le témoignage des Actes
Le message de la Résurrection, dans les Actes, change suivant ceux à qui il s'adresse ; mais ce qui ne change pas, c'est l'appel radical à la conversion, et sa réalité bouleversante dans la personne de ceux qui annoncent que, depuis Pâques, rien ne peut plus être comme avant.
Antonio M. Sicari, o.c.d. : Vers la Résurrection par l'eucharistie
C'est notre propre résurrection qu'annonce la Résurrection du Christ. Et c'est essentiellement l'Eucharistie qui nourrit, dans l'Église, la vie ressuscitée reçue au baptême.
Signets
Louis Roy o.p. : La méthode théologique de Bernard Lonergan
En complément au numéro : « qu'est-ce que la théologie ? », un aperçu de la méthode originale, du jésuite canadien Bernard Lonergan : un vaste effort de systématisation pour prendre en compte à la fois le passé, le présent et l'engagement personnel du théologien.
E. Earle Ellis : La datation Nouveau Testament
Depuis le XVIIIe siècle, on tendait à déclarer de plus en plus tardifs certains livres du Nouveau Testament, le développement et la cohérence doctrinaux n'émergeant alors que lentement, laborieusement et peut-être abusivement (par rapport à la foi des premiers chrétiens). Mais si tout était déjà entièrement rédigé en 70 après Jésus-Christ ? C'est la thèse présentée, de manière tout à fait crédible, par le célèbre évêque anglican John A. T. Robinson, qui suggère bien là l'unité dans la diversité et la fermeté de la pensée de l'Église la plus primitive.
A. C. B. Une vie consacrée dans l'Église locale
En prolongement du cahier sur « les conseils évangéliques », le témoignage d'une jeune laïque dont l'engagement à la chasteté a été consacré par son évêque : expérience ecclésiale et spirituelle, renouvelée d'un rite très ancien.
Louis Bouyer, de l'Oratoire : Notes de lecture
Le Règne de Dieu est au-delà de notre histoire, mais non la réconciliation œcuménique, et l'unité se laisse entrevoir dans les sources bibliques et liturgiques.
Pouvons-nous y croire ?
Claude Bruaire
« Si le Christ n’est pas ressuscité, notre foi est vaine. » L’affirmation tranchée de saint Paul met en silence toute spéculation qui s’efforce de biaiser avec cet événement « incroyable ». Comme la pensée serait a l’aise sans lui ! Toute autre proposition du Credo serait un large lieu d’accueil pour la recherche théologique. Nous pourrions disserter à loisir sur la vie trinitaire, exprimer la charité et l’espérance avec bonheur. Mais très vite nous nous surprendrions à affadir l’Evangile, à l’assimiler à nos pensées trop humaines, à l’acclimater à d’autres religions. Le salut du Dieu chrétien n’est inassimilable, irréductible, indérivable, que s’il commence avec la résurrection. Otez celle-ci, et nous n’aurons plus un mot à dire qui soit, singulièrement, chrétien.
Nous pouvons trouver tout le reste ailleurs, ou à peu près. Car tout le reste du message révélé n’a son sens propre que pour et par la résurrection. Le Christ, après quelques discours édifiants, aurait terminé dans l’échec de l’infamie sur une croix de brigand. Mais la promesse du Royaume se réalise au commencement inouï de la Vie ressuscitée. Alors revient inlassablement la question lancinante : pouvons-nous y croire ?
Sans doute, nous pouvons faire semblant, et parler d’autre chose : exposer une herméneutique, moduler sur « ce qu’il faut entendre par là », glisser de l’événement, tenu pour « essentiel, à « l’essentiel », plus compréhensible, plus intelligent, plus « signifiant ». L’essentiel, ce serait notre foi, sa manière de dire une libération ou une conception nouvelle... Seulement, le fait, la résurrection; le tombeau vide, le corps debout; vivant parlant, est-ce un symbole, une métaphore, un signe, et, au fond, l’heureux avenir d’une illusion ? Mais alors, autant n'importe quelle autre philosophie ou organisation de bienfaisance : toute la tradition chrétienne serait bâtie sur un mensonge immense.
Posons-nous les questions les plus simples. L’aubergiste d’Emmaüs pouvait-il, sans la foi, voir son troisième client ? L’apôtre Thomas pouvait-il, ou non, mettre sa main sur les plaies de Jésus ? Répondons-nous clairement ? Ne sommes-nous pas pressés de passer à d’autres exercices ? C’est que la résurrection heurte nos pensées les plus habituelles et ne semble guère « intelligente ». Au point que nous en avons honte. En fait, toutes nos idées sur la vie et la mort, sur la nature et l’esprit, rendent inconvenante la résurrection. Surtout, quand nous pensons à Dieu , nous ne pouvons pas penser un mort qui reprend vie. On mesure alors tout le travail philosophique et théologique qui est à faire, à recommencer inlassablement sur un chantier à peine ouvert. À moins que notre foi ne soit vaine...
Sans doute faut-il concevoir la transformation du corps du Christ ressuscité. Sans doute faut-il redécouvrir le sens du salut. Mais d’abord, retenir la vérité de l’événement, et s’efforcer de le penser dans sa dure et pure historicité, dans sa manifestation charnelle. Georges Chantraine, dans les pages qui suivent, expose la problématique nécessaire, sans complaisance. Nous ne pouvons l’amputer, le morceler, moins encore l’édulcorer. Tant pis si nous faisons aveu de balbutier. L’essentiel, pour tous les auteurs de ce numéro, c’est que notre foi ne soit pas vaine.
Louis Roy o.p. : La méthode théologique de Bernard Lonergan
En complément au numéro : « qu'est-ce que la théologie ? », un aperçu de la méthode originale, du jésuite canadien Bernard Lonergan : un vaste effort de systématisation pour prendre en compte à la fois le passé, le présent et l'engagement personnel du théologien.
E. Earle Ellis : La datation Nouveau Testament
Depuis le XVIIIe siècle, on tendait à déclarer de plus en plus tardifs certains livres du Nouveau Testament, le développement et la cohérence doctrinaux n'émergeant alors que lentement, laborieusement et peut-être abusivement (par rapport à la foi des premiers chrétiens). Mais si tout était déjà entièrement rédigé en 70 après Jésus-Christ ? C'est la thèse présentée, de manière tout à fait crédible, par le célèbre évêque anglican John A. T. Robinson, qui suggère bien là l'unité dans la diversité et la fermeté de la pensée de l'Église la plus primitive.
A. C. B. Une vie consacrée dans l'Église locale
En prolongement du cahier sur « les conseils évangéliques », le témoignage d'une jeune laïque dont l'engagement à la chasteté a été consacré par son évêque : expérience ecclésiale et spirituelle, renouvelée d'un rite très ancien.
Louis Bouyer, de l'Oratoire : Notes de lecture
Le Règne de Dieu est au-delà de notre histoire, mais non la réconciliation œcuménique, et l'unité se laisse entrevoir dans les sources bibliques et liturgiques.
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