n°195 La Transfiguration - Mémorial Eucharistique Janvier - Février 2008*


Le mystère de la Transfiguration est abordé à travers la Bible et le regard théologique, mais aussi grâce à la peinture ou la photographie contemporaine, comme lieu d’une récapitulation de l’histoire du salut. C’est la Révélation parvenue jusqu’à nous qui prend un jour nouveau dans cet épisode aussi énigmatique que riche de sens. Comme les apôtres, nous sommes menés de la lumière fugitive de la vision à l’écoute d’une Parole : elle nous invite à suivre le Christ jusque dans le ténèbres (Luc 23, 44), pour retrouver, comme à tâtons, notre vocation de lumière.

Page Titre Auteur(s)
9 La lumière comme mystère Guy BEDOUELLE
13 La Transfiguration entre Baptême et Résurrection, manifestation du Seigneur et foi du lecteur dans l’évangile de Matthieu Béatrice OIRY
25 Jésus, la loi et les prophètes". Le rôle de Moïse et d’Elie dans l’événement de la transfiguration Adalbert REBIC
35 De quel genre de témoins avons-nous besoin ? Hans Urs VON BALTHASAR
41 La transfiguration ou la conclusion de l’histoire remise à la liberté Jean-Pierre BATUT
59 Le divin et l’humain dans la Transfiguration de Raphaël Damian DOBROVSKI
73 Photos et Commentaires Ferrante FERRANTI
91 Discours d’ouverture, 17 mai 2007 Marc OUELLET
97 L’Eucharistie, entre physique et dogme Jean-Robert ARMOGATHE
111 Faire mémoire et rendre grâce Jan-Heiner TÜCK
125 Le don de la charité Olivier BOULNOIS
145 Le corps du Christ, eucharistique et ecclésial Marc PELCHAT
159 Eucharistie et Ecclésiologie dans l’histoire de la pensée moderne Peter HENRICI
169 La reconnaissance du Don Jean-Luc MARION
183 Clôture Thomas DE KONINCK

Éditorial : Guy Bedouelle : La lumière comme mystère

Le Thème de ce cahier invite à méditer, depuis la lumière du Thabor, sur la lumière comme mystère du divin et de la divinisation, sur le mystère du Christ qui est lui-même « lumière du monde ».

Thème

Béatrice Oiry : La transfiguration entre baptême et résurrection, manifestation du Seigneur et foi du lecteur dans l’évangile de Matthieu

L’évangéliste Matthieu traite le récit de la Transfiguration de manière à mettre en lumière le mystère de Jésus dans une perspective apocalyptique qui dépasse l’évènement lui-même, pour le mettre en lien avec le baptême et la résurrection : au-delà de la vision, c’est l’écoute qui fait du lecteur un témoin privilégié de la divinité du Christ.

Adalbert Rebic : « Jésus, la loi et les prophètes. » Le rôle de Moïse et d’Élie dans l’événement de la transfiguration

Une étude comparée des récits de la transfiguration fait apparaître des différences notables entre les trois synoptiques. Pour Marc, c’est une épiphanie du messie-docteur, tandis que Matthieu souligne la présence d’Élie, image du Messie souffrant. Luc va plus loin : la présence conjointe de Moïse et d’Élie confirme l’être messianique de Jésus et sa glorification.

Hans Urs von Balthasar : De quel genre de témoins avons-nous besoin ?

Les apôtres n’ont pas choisi de monter sur la montagne. C’est le Christ qui les a pris avec lui. S’il est transfiguré devant eux, c’est pour qu’ils voient, avant l’heure des ténèbres, toute la gloire du Fils de Dieu, gloire dont ils deviennent les témoins malgré leurs faiblesses. Témoigner du Christ, c’est accepter que le Christ soit Dieu, tout abandonner pour le suivre et s’en remettre à sa volonté.

Jean-Pierre Batut : La transfiguration ou la conclusion de l’histoire remise à la liberté

La transfiguration est relue dans l’unité de la théologie du salut : ce que le Christ possédait de plein droit, lumière née de la lumière, ici manifestée, il n’a voulu en jouir qu’au terme de l’itinéraire pascal qui de la kénose mène à la glorification.

Damian Dombrowski : Le divin et l’humain dans la Transfiguration de Raphaël

On a beaucoup commenté la Transfiguration de Raphaël, à cause de sa construction en deux parties inégales et opposées entre lesquelles il semblait n’exister aucun lien... Mais, si l’on tient compte des circonstances  historiques de l’époque et si on applique à la lecture une méthode théologique, l’unité entre les deux parties devient évidente, tout en révélant la richesse de la réflexion préalable.

Ferrante Ferranti : Photos et Commentaires

Un choix de photos aux sujets très divers, inspire le commentaire sur les effets de l’éclairage et de la prise de vue qui « transfigurent » la réalité.

Dossier: Le mémorial eucharistique, présence et don

Cardinal Marc Ouellet : Discours d’ouverture, 17 mai 2007

La triple dimension du Mémorial déploie le don de Dieu dans l’histoire, que l’Église a mission de célébrer et de porter à son achèvement par le témoignage de la charité. C’est à partir de ce don eschatologique dont elle fait l’expérience dans l’Eucharistie, que l’Église peut interroger et dialoguer, évangéliser et transmettre les cultures humaines.

Jean-Robert Armogathe : L’Eucharistie, entre physique et dogme

Quel est le mode de présence de Jésus dans le pain et le vin eucharistiés ? Telle est la question, parmi les nombreuses que soulève la phrase de Jésus : « Ceci est mon corps, ceci est la coupe de mon sang », à laquelle l’auteur s’efforce de répondre.

Jan-Heiner Tück : Faire mémoire et rendre grâce

Réflexions sur le livre Eucharistie du théologien orthodoxe Alexandre Schmemann qui participa au développement de l’oecuménisme au XXe siècle et mit en lumière le caractère eschatologique de l’Eucharistie.

Olivier Boulnois : Le don de la charité

Seul le Christ peut dire « Ceci est mon corps ». Relisant les remarques de saint Thomas d’Aquin, l’auteur explore ici une illustration de cette question : l’eucharistie est-elle image ou mémoire ? Comment s’articulent l’Église et l’eucharistie qui constituent notre corps véritable (« mystique ») ? En quoi l’eucharistie nous fait-elle, par la charité, le don d’un autre corps ?

Marc Pelchat : Le corps du Christ, eucharistique et ecclésial

Avec Henri de Lubac et les Pères de l’Église, il est ici rappelé que l’eucharistie est le lieu par excellence de l’Église et que seule la théologie du corps du Christ permet de comprendre que l’Église est communion au mystère trinitaire dans le Christ. On peut alors saisir les effets concrets de l’eucharistie pour notre propre existence chrétienne, pour la vie communautaire et pour l’agir de l’Église dans le monde.

Peter Henrici : Eucharistie et Ecclésiologie dans l’histoire de la pensée moderne

La crise actuelle du sens du mystère eucharistique a des racines philosophiques et ecclésiologiques : des philosophies modernes intellectualistes méconnaissent la possibilité d’un corps réel accessible aux sens, cependant que, parallèlement, voient le jour des ecclésiologies sans mystère de l’Église. Une lecture de Hegel à rebours, ou mieux, une philosophie née de la méditation du mystère eucharistique, comme celle de Maurice Blondel, sont à même de renouveler le sens étroitement relié de ces deux mystères.

Jean-Luc Marion : La reconnaissance du Don

L’eucharistie manifeste le don de Dieu. Quel lien intrinsèque lie en elle la présence sacramentelle et la manifestation de ce don ? En ceci que l’abandon de Christ au Père, jusqu’à la mort librement consentie, nous permet de reconnaître en cet homme le don de Dieu, précisément parce qu’en s’annulant lui-même, le Christ rend manifeste qu’il vient du Père et non de lui-même, fait la volonté du Père et non la sienne, donne le don du Père et non lui-même. La disparition du Christ dans les espèces du pain et du vin radicalise ce que sa disparition en Croix accomplissait : la manifestation de l’origine du don, du mouvement même de la donation, bref du Père invisible.

Thomas de Konninck : Clôture

L’auteur clôt les travaux par une réflexion sur l’amour, ses paradoxes et sa logique si particulière, tel qu’il se déploie par excellence dans l’Eucharistie, ce Sacrement de l’amour.

La lumière comme mystère

Guy Bedouelle

«Tous vous êtes des fils de la lumière, des fils du jour. Nous ne sommes pas de la nuit, des ténèbres. » 1 Thessaloniciens, 5, 5.

«Pour la Loi, pour les prophètes et pour l’Évangile, il n’y a pas trois tentes, mais une seule qui est l’Église de Dieu. » Origène, sur l’Évangile de saint Matthieu, 17

 

Le Thème de ce cahier invite à méditer, depuis la lumière du Thabor, sur la lumière comme mystère du divin et de la divinisation, sur le mystère du Christ qui est lui-même « lumière du monde ».

 

Dans sa lettre apostolique du 16 octobre 2002 sur le Rosaire de la Vierge Marie, le pape Jean-Paul II a apporté une sorte de révolution, ô combien pacifique et théologique, à cette séculaire dévotion catholique. En effet, à la théodramatique en trois actes, proposée et adoptée à la fin du XVe siècle, des mystères joyeux, douloureux et glorieux, il suggérait d’ajouter « les mystères de la vie publique du Christ ». Il estimait opportun de méditer comment « le mystère du Christ se révèle à un titre spécial comme mystère de lumière : “Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde” (Jean 9, 5)1». Ces « mystères lumineux » entraient dans l’architecture traditionnelle de la récitation du Rosaire, tout en s’insérant dans le rythme hebdomadaire de manière un peu moins évidente. Il s’agissait du Baptême du Christ au Jourdain, puis des Noces de Cana, c’est-à-dire les deux composantes de l’Épiphanie, avec l’arrivée des Mages ; de « l’annonce du Royaume de Dieu avec l’invitation à la conversion » ; de la Transfiguration et enfin de l’institution de l’Eucharistie2.

Comme le dit le texte, « la Transfiguration est le mystère de lumière par excellence. Selon la tradition, elle survint sur le Mont Thabor. La gloire de la divinité resplendit sur le visage du Christ, tandis que, aux Apôtres en extase, le Père le donne à reconnaître pour qu’ils l’écoutent (Luc 9, 35 et parallèles) et qu’ils se préparent [...]

 

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1. Rosarium Virginis Mariae, Rome, Libreria editrice vaticana, 2002, p. 27.

2. Ibidem, p. 29.

Dossier: Le mémorial eucharistique, présence et don

Cardinal Marc Ouellet : Discours d’ouverture, 17 mai 2007

La triple dimension du Mémorial déploie le don de Dieu dans l’histoire, que l’Église a mission de célébrer et de porter à son achèvement par le témoignage de la charité. C’est à partir de ce don eschatologique dont elle fait l’expérience dans l’Eucharistie, que l’Église peut interroger et dialoguer, évangéliser et transmettre les cultures humaines.

Jean-Robert Armogathe : L’Eucharistie, entre physique et dogme

Quel est le mode de présence de Jésus dans le pain et le vin eucharistiés ? Telle est la question, parmi les nombreuses que soulève la phrase de Jésus : « Ceci est mon corps, ceci est la coupe de mon sang », à laquelle l’auteur s’efforce de répondre.

Jan-Heiner Tück : Faire mémoire et rendre grâce

Réflexions sur le livre Eucharistie du théologien orthodoxe Alexandre Schmemann qui participa au développement de l’oecuménisme au XXe siècle et mit en lumière le caractère eschatologique de l’Eucharistie.

Olivier Boulnois : Le don de la charité

Seul le Christ peut dire « Ceci est mon corps ». Relisant les remarques de saint Thomas d’Aquin, l’auteur explore ici une illustration de cette question : l’eucharistie est-elle image ou mémoire ? Comment s’articulent l’Église et l’eucharistie qui constituent notre corps véritable (« mystique ») ? En quoi l’eucharistie nous fait-elle, par la charité, le don d’un autre corps ?

Marc Pelchat : Le corps du Christ, eucharistique et ecclésial

Avec Henri de Lubac et les Pères de l’Église, il est ici rappelé que l’eucharistie est le lieu par excellence de l’Église et que seule la théologie du corps du Christ permet de comprendre que l’Église est communion au mystère trinitaire dans le Christ. On peut alors saisir les effets concrets de l’eucharistie pour notre propre existence chrétienne, pour la vie communautaire et pour l’agir de l’Église dans le monde.

Peter Henrici : Eucharistie et Ecclésiologie dans l’histoire de la pensée moderne

La crise actuelle du sens du mystère eucharistique a des racines philosophiques et ecclésiologiques : des philosophies modernes intellectualistes méconnaissent la possibilité d’un corps réel accessible aux sens, cependant que, parallèlement, voient le jour des ecclésiologies sans mystère de l’Église. Une lecture de Hegel à rebours, ou mieux, une philosophie née de la méditation du mystère eucharistique, comme celle de Maurice Blondel, sont à même de renouveler le sens étroitement relié de ces deux mystères.

Jean-Luc Marion : La reconnaissance du Don

L’eucharistie manifeste le don de Dieu. Quel lien intrinsèque lie en elle la présence sacramentelle et la manifestation de ce don ? En ceci que l’abandon de Christ au Père, jusqu’à la mort librement consentie, nous permet de reconnaître en cet homme le don de Dieu, précisément parce qu’en s’annulant lui-même, le Christ rend manifeste qu’il vient du Père et non de lui-même, fait la volonté du Père et non la sienne, donne le don du Père et non lui-même. La disparition du Christ dans les espèces du pain et du vin radicalise ce que sa disparition en Croix accomplissait : la manifestation de l’origine du don, du mouvement même de la donation, bref du Père invisible.

Thomas de Konninck : Clôture

L’auteur clôt les travaux par une réflexion sur l’amour, ses paradoxes et sa logique si particulière, tel qu’il se déploie par excellence dans l’Eucharistie, ce Sacrement de l’amour.


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