n°162 La Sainteté aujourd'hui Septembre - Décembre 2002*


Qu’en est-il de la sainteté aujourd’hui ? Les chrétiens y sont appelés plus expressément que jamais par le dernier concile et par le nombre exceptionnel des canonisations de Jean-Paul II, qui manifestent l’urgence de cet appel. Mais ils ne sont pas conviés aujourd’hui à une sainteté différente de celle d’hier : ils sont invités à vivre dans les circonstances de leur vie actuelle la seule sainteté qui soit, la participation à la vie divine par le Christ.

Page Titre Auteur(s)
9 Sainteté aujourd'hui ? Irène FERNANDEZ
13 Le martyre de la vérité Ysabel de ANDIA
39 La sainteté au quotidien Adrienne VON SPEYR
49 Le modèle des saints Thierry BEDOUELLE
63 Le paradoxal oubli du Purgatoire Irène FERNANDEZ
77 Béatifications et canonisations de Jean-Paul II Bernard ARDURA
91 De nouveaux saints, ou la jeunesse de l’Église Elio GUERRIERO
99 Faut-il encore canoniser ? Dominique-Marie DAUZET
115 La grâce en mouvement Guy BEDOUELLE
123 Malaise dans la paternité et sur la valorisation maternelle. Tony ANATRELLA
149 Signification de la paternité divine pour l’humanité Jean-Pierre BATUT
167 Le silence dans la liturgie Aldino CAZZAGO

Éditorial : Irène Fernandez : Sainteté aujourd’hui ?

Thème: La sainteté

Ysabel de Andia : Le martyre de la vérité

C’est à partir du témoignage que Jésus rend à la Vérité que ses disciples, participant à sa Passion par leur mort, lui rendent témoignage. D’Ignace d’Antioche aux moines de Tibhirine, le sens du martyre, essentiellement christologique aux origines, s’est élargi aux dimensions du mystère de l’Église dans sa relation aux autres Églises chrétiennes et aux religions non-chrétiennes.

Adrienne von Speyr : La sainteté au quotidien

La « vie ordinaire » dont l’article évoque la futilité n’est pas l’objet d’un rejet : elle laisse en nous « l’espace inemployé » d’une vie substantielle, frustrée dans son désir d’absolu. Or, cette vie ordinaire a été vécue par le Christ, venu l’assumer dans son obéissance au Père dont il révèle la sainteté. Sainteté à laquelle nous sommes appelés par une décision qui nous livre sans compromis à la Parole, sanctifiant avec les saints notre vie quotidienne par un acte d’amour.

Thierry Bedouelle : Le modèle des saints

Qu’avons-nous à faire des saints ? Nous les prenons souvent pour des modèles. Mais notre foi a-t-elle besoin de modèles ? Et si la perspective de la foi est la sainteté, nous faudra-t-il vraiment chercher à imiter les saintes imitations de Jésus ? Mais les saints sont des paradoxes : ils sont d’autant plus présents qu’ils s’effacent devant le Christ. Et ils sont des saints parce qu’ils renoncent à être des modèles.

Irène Fernandez : Le paradoxal oubli du Purgatoire

Le vrai sens de la doctrine du Purgatoire, qui est celui de la croissance de l’amour, a été souvent occulté par une imagerie inadéquate. Mais si celle-ci fait oublier la doctrine en question, comme cela est très fréquent aujourd’hui, la vie chrétienne se trouve privée d’une de ses dimensions fondamentales, aussi bien eschatologique qu’immédiate. Car du fait même qu’il est appelé à la sainteté, le croyant ne peut faire l’économie d’une confrontation avec la fulgurante sainteté de Dieu.

Bernard Ardura : Béatifications et canonisations de Jean-Paul II

Quel sens donner aux béatifications et canonisations qui se sont multipliées sous le pontificat de Jean-Paul II ? Dans le sillage du Concile Vatican II, c’est un appel universel à la sainteté, dans une action pastorale qui crée des saints de toutes cultures, qui fait de la sainteté un patrimoine de spiritualité et de foi pour l’Église et pour l’humanité, qui voit dans les nouveaux martyrs et dans Thérèse, nouveau docteur de l’Église, les grandes figures de la nouvelle évangélisation.

Elio Guerriero : De nouveaux saints, ou la jeunesse de l’Église

La réflexion sur les nouveaux saints est très heureusement amorcée par l’évocation de l’oeuvre de Van Eyck, L’agneau mystique. Participant à la liturgie universelle célébrée par les anges, les saints, représentés chacun selon leur fonction propre, édifient l’Église. De même, les nouveaux saints, les martyrs du XXe siècle, tels Édith Stein, Alexandre Men, ouvrent des voies nouvelles à l’Église ancrée dans les crises du monde d’aujourd’hui.

Dominique Dauzet : Faut-il encore canoniser ?

La reconnaissance des saints qui pendant plus d’un millénaire fut une démarche spontanée, fat ici l’objet d’une réflexion sur la pratique institutionnelle de l’Église d’aujourd’hui. Un vaste inventaire (historique, géographique et social) invite à méditer sur l’évolution d’une reconnaissance qui peut poser question. Il faut y voir un message fort des papes Paul VI et surtout Jean-Paul II, soucieux de proposer des figures de référence aux fidèles du monde entier.

Guy Bedouelle : La grâce en mouvement

Le mystère de la sainteté attire le cinéma depuis le début de son histoire, mais lui échappe le plus souvent. Les vies du Christ, de François d’Assise et de Jeanne d’Arc ont été souvent traitées et même maltraitées, mais certains cinéastes ont réussi à en faire percevoir la beauté. Les oeuvres de fiction laissent un champ plus large pour faire surgir des figures de sainteté qui témoignent de la nostalgie du spectateur de n’être pas saint soi-même.

Dossier : « Maternité, paternité, filiation »

Tony Anatrella : Malaise dans la paternité et sur la valorisation maternelle. Conséquences sur la psychologie religieuse

D’où vient l’idée que le père aurait démissionné, qu’il serait absent ? De quel père s’agit-il ? Père réel, père symbolique dans sa fonction paternelle, père imaginaire ? Une analyse rigoureuse examine les différents facteurs qui désinvestissent le père de son rôle, puis les conséquences qu’entraîne la négation de sa fonction : conséquences psychologiques (sur l’appréhension de la différence sexuelle), religieuses (sur la reconnaissance de la paternité divine). Désordre et confusion qui pèsent sur l’éducation de l’enfant.

Jean-Pierre Batut : Signification de la paternité divine pour l’humanité

La signification de la paternité divine se heurte à la contradiction même qui surgit des paroles de l’Écriture : paternité divine source de toute paternité, paternité unique d’un Père sans Père, Père d’un Fils unique. Comment légitimer la nomination paternelle ? C’est encore la Parole dans la mesure où elle engage un choix, une élection de la part de Dieu, qui, à travers la médiation du Fils, permet à l’homme d’appeler Dieu son Père, de même que la paternité humaine par une parole qui engage son « intention de paternité » est spirituelle, représentative, avant d’être charnelle.

Signet

Aldino Cazzago : Le silence dans la liturgie

Si la réforme conciliaire a voulu favoriser la participation des laïcs à la célébration eucharistique, trop souvent les assemblées semblent se célébrer elles-mêmes, oubliant que le Christ, invisible mais réellement présent, est venu accomplir l’oeuvre de notre salut. La référence à la tradition byzantine rappelle que la divine liturgie est « vraiment le ciel sur la terre ». C’est alors que le silence s’impose pour faire place à la présence de Dieu, pour libérer un espace de communion avec nos frères.

Sainteté aujourd'hui?

Irène Fernandez

« Soyez saints... comme je suis saint. » Lévitique, 19,2.

« Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » Matthieu, 5,48.

« Toutes les paroles du Seigneur ont été prononcées dans une situation historique donnée... mais elles sont toujours valables au-delà de cette situation parce que l’éternité perce de part en part l’histoire. » Adrienne von Speyr.

Il y a mille formes de sainteté, on le sait, et le survol le plus rapide de l’histoire de la sainteté chrétienne ferait apparaître des styles extraordinairement différents d’une époque et d’un milieu à l’autre. Il ne serait pas inintéressant sans doute d’en faire une sorte de répertoire, et on pourrait même être tenté, dans la foulée, de définir ce qui caractériserait la sainteté de notre temps. Ce n’est pas la perspective pourtant qu’a choisie ce cahier de Communio. À la réflexion, une telle entreprise paraît ambitieuse à l’excès, en même temps qu’elle est vouée à n’être que lacunaire – qui peut se vanter de connaître toutes les inventions de la sainteté d’aujourd’hui ? Et comment les inventorier, dans le cadre d’une revue qui plus est ? Il a donc semblé préférable de présenter des éléments de réflexion sur la sainteté de toujours, à laquelle nous sommes appelés aujourd’hui.

Il est bien difficile en effet de distinguer « notre » sainteté de celle des autres époques, à supposer même que nous sachions avec précision délimiter celles-ci et reconnaître ce qui constituait « leurs » saintetés respectives. Quant à caractériser une sainteté de notre siècle, le risque est grand de donner dans la fausse généralisation qui menace tant de discours pseudo-descriptifs, en considérant comme universelles des situations qui ne le sont peut-être pas autant qu’on s’en persuade. Il n’a pas paru souhaitable, autrement dit, de s’essayer à une phénoménologie de la sainteté de « l’homme du troisième millénaire » – moderne, post-moderne, post-post-moderne ? – qui ne concernerait en fait qu’une partie de l’humanité actuelle (et [...]

 

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